Sunday, April 29, 2012

Menu Cthulhu par Neil Jomunsi

Suite à ma lecture de La Bibliothèque Infernale, l'achat immédiat de Menu Cthulhu s'est imposé à moi comme une évidence, et j'ai pu profiter d'un petit voyage en train pour le lire.


Comme la description l'indique,  Menu Cthulhu est un texte assez court, et du fait de la classique navigation des Livres Dont Vous Etes Le Héros, on arrive très vite au bout de la première lecture, et la première mort associée. Mais la force de ce Menu Cthulhu, c'est qu'en faisant les choix différent, on tombe sur des changements souvent inattendus, que ce soit au niveau des évènements ou des personnages.

Du coup, alors que dans un LDVELH plus long,on n'aura pas forcément envie de repartir du début, dans celui-ci, on va plus facilement être tenté de découvrir l'ensemble des branches. Malgré ce parcours intensif de l'ensemble, il faut bien tout de même dire que la lecture reste courte. Bonne, mais courte.

Une lecture très agréables, pleine de surprises, pour les Geeks amateurs de Cthulhu comme pour les autres.
Et à ce prix (0.99€), AUCUNE raison de se priver.

Quatre étoiles toutes tranquilles.

Saturday, April 28, 2012

Lecture anglaise: Goblin War par Jim C. Hines

Participation au Défi lire en anglais : I read in english.  
Reviewed for the "I read in english" challenge

Ce livre est le troisième de la "Série Gobelin" par  Jim C. Hines. Mes chers lecteurs français, veuillez noter que les deux premiers (mais apparemment pas celui-ci) sont disponibles en français (et en papier), ainsi que ses trois livres "Princesse".


Avec John Scalzi, C.J. Cherryh et Jacqueline Carey, Jim est un des rares auteurs publié traditionnellement dolnt je suis le blog régulilèrement, ce que je vous conseille aussi d'ailleurs. Sur touts les thèmes, de Complètement Loufoque, à Personnel, à militant,ce qui ressort de des billets semble être un grand homme.

Mais vous n'êtes pas là pour parler d'un homme, mais d'un livre.




La série de Jig le Gobelin concerne... Vous avez deviné ! Jig le Gobelin bien sûr ! Si vous ne le connaissez pas, laissez moi vous présenter le plus anti-héros de tous les anti-héros ! Peureux, traitre, déloyal, myope comme une taupe, Jig est tout ce qu'un gobelin se doit d'être, à la notable exception qu'il est encore plus malingre que ses congénères. Mais ce qui lui manque en muscle, il le compense par son astuce et la profonde conscience de ses limites. Et clairement sa déloyauté a des limites, vu le soin qu'il prend de Smudge, l'araignée de feu, le seul "ami" et parfois arme, de Jig.

Dans le premier livre, Jig a dû aider des aventuriers à tuer un dragon, dans la seconde il a du se débarrasser d'une entière colonie de lutins, mais cette troisième aventure  atteint la toute nouvelle dimension de l'Epic Fantasy !! Désormais plus limité aux sombres recoins des cavernes, Jig doit sortir aider l'un des Dieux Oubliés contre Son ancienne amour, la déesse Isa des Vents d'Hiver. Des armées de monteurs de loups, des orcs des kobolds contre humains et elfes, trahison et interventions divines... Jig n'arrive jamais à fuir assez loin de tout ça.

Humour à foison, aventure, un très beau panel de personnages... comme les deux livres précédents, j'ai beaucoup aimé ce livre. Son seul problème ? : Vendu par l'éditeur avec des DRMS !! BEUUURK !

Malgré cette infamie, 4 belles étoiles pour moi.

Oh, et si vous voulez goûter l'eau avant de vous lancer, vous pouvez essayer les deux recueils d'histoireds courtes de Jim : Goblin Tales  où vous pourrez découvrir l'univers de Jig, et The Kitemaster : d'autres histoires, cette fois si dé-corrélées, mais très bonnes également.

Et si vous n'êtes toujours pas sûrs, vous pouvez aussi  demander à un gobelin...

Lecture anglaise : Wool by Hugh Howey

Participation au Défi lire en anglais : I read in english.  
Reviewed for the "I read in english" challenge

As far as I know, Wool started as a short story, which gained quick traction on the Kindle store, and was completed with a few followups. The book I review here is the self-published "Omnibus edition", which contains the (so far) 5 stories, with length going from short story, to novella.


Wool was still some time ago an Amazon exclusivity, under the nefarious but business-wise really good Select program, but the author decided to not renew it, and it is now available from B&N, Apple, and Amazon.

Hugh told me he planned to add a "direct sale" channel if he found the time, but I think he's quite busy right now, between selling the rights to UK publishers, ahouse-moving, and maybe an Hollywood deal, so that may take some time.

In the meantime, I don't really like any of these three e-booksellers, which explains why I don't give direct links, but if you don't mind any of them, I'd really suggest you check out this ebook !

So, now, to the book in itself.
Wool is a dystopia, set in some indetermined post-apocalyptical future. People live in a subterranean "Silo", which a dark and oppressing culture we discover all along the 5 books. Once again in my reviews, I won't get far more in the story's description, not wanting to spoil the read in any way, but let me say what you'll find out fairly soon : the writer is not affraid to kill, even well known characters. This of course participates to the pressure and tensions in the story, keeping the reader on his tiptoes.

About characters, the cast goes from creepy to ugly, to kind, to maniac. You'll find everyone you'd expect to find in that human Noah's Ark, except with no God to follow, forgotten for a few hundred years. Each and everyone is sharp as an edge, the one of an old sea-bitten knife, as rusty and ready to break, while still dangerous and quick to wound...  

However, even with this dark and oppressing atmosphere, the suspense lead me to keep on plowing through the book, always wanting to discover more of the self-contained world, and what happens next.

So all in all, a really good read, well worth 4 and a half stars.
If you're not affraid of stepping in the dark recesses of a not so unlikely close future post-apocaliptical dystopia, I HEARTILLY recommend its reading.
And please consider buying from NOT Amazon, showing Hugh support in his decision to not keep exclusive there.

Edit : Oops, forgot to disclose that the ebook was sent for free by the author. 


(Remise en ligne) Inéquitables droits du livre numérique

Ce texte n'est pas de moi, mais des 5 auteurs signataires de cette lettre ouverte, publiée dans Le Monde, dans son édition du 2 décembre 2010. Inaccessible sur le site de celui-ci, j'ai tenté de contacter les auteurs pour obtenir la permission de le re-diffuser ici. Sans retour négatif, le voici. 
Si toutefois ils me contactaient pour m'en demander le retrait, il va sans dire que  je le ferais immédiatement.


J'en avais à l'époque écrite une traduction en anglais, avec l'accord explicite des auteurs.


Inéquitables droits du livre numérique

Lettre ouverte d'un auteur à son éditeur



Nous tombons bien souvent d'accord, cher éditeur et ami, lorsque nous discutons littérature, mais je dois te parler ici d'une chose qui fâche : l'argent. En France, le sujet est tabou et le mot indécent dès qu'il ne s'agit pas d'un titre de Zola. C'est que je viens de recevoir ton « avenant au contrat » concernant les « droits numériques ». Pour ceux qui viendraient à tomber sur notre échange (que je tiens à garder confidentiel), je précise que les droits numériques sont ceux que je perçois lorsque mon livre quitte le monde du papier pour celui de l'écran, et qu'il est lu sur un iPad ou un Kindle.
Interrogé, tu m'as répondu, rassurant, que ce marché est embryonnaire. C'est vrai. Mais qui peut présager de l'avenir ? Regarde l'univers du disque : il a laissé place en dix ans à celui, fort immatériel, de la musique. Bref, tu m'engages, en attendant d'y voir plus clair, à signer ce satané avenant où tu m'accordes 10 % du prix net du livre, comme sur le papier. Je vais donc devoir parler pourcentage. Pardonne-moi d'avance cette vulgarité.

Je connais le modèle traditionnel du livre, tu me l'as naguère expliqué : la distribution empoche environ 53 % du prix final de mon livre, et toi, cher éditeur, une fois l'imprimeur payé (autour de 15 %) et mes droits d'auteur réglés (tu m'accordes en moyenne 10 % par exemplaire vendu), il te reste un peu plus de 20 % pour vivre. Tu gagnes donc sur chacun de mes livres deux fois plus que moi, mais c'est justice, j'en conviens (même si tu pourrais être plus généreux), car tu fais ce pari financier qui justifie depuis Diderot l'existence même de ta profession : tu engages des « frais fixes », de la correction à l'impression, sans oublier les efforts de ton service de presse pour le promouvoir auprès des critiques.

Donc, dans ton « avenant au contrat », tu me proposes ces 10 % de droits sur mon livre numérisé. Tu es pourtant libéré des coûts de manutention, de stockage et d'impression, et il te restera 90 %, puisque tu vends ce « livre » au même prix sur le Web qu'en librairie (cette aberration commerciale épargne sans doute pour un temps les libraires et tant mieux). Certes, avec ces 90 %, tu vas tout de même devoir assurer quelques coûts. Tu transformes l'ouvrage en un format « eBook » et tu « sécurises les données » (on me dit que ces coûts réels sont dérisoires, détrompe-moi). Tu me dis que tu dois rémunérer le « libraire virtuel » (c'est parfois ta propre filiale, petit coquin) jusqu'à 30 % et plus, mais on me rappelle que ce pourcentage ne peut que baisser (c'est déjà souvent 20 %), puisque dans cette « distribution », tout est virtuel et que la concurrence est acharnée. Au bout du compte, pour ce livre que j'ai écrit, tu toucheras donc entre six et sept fois plus que moi, c'est bien cela ? Surtout, corrige-moi en cas d'erreur, je suis un littéraire, hélas.

David contre Goliath
Voici déjà dix ans, le PDG d'une grande maison d'édition française affirmait dans Le Monde : « Notre système traditionnel craque aux jointures. Dans un monde qui se dématérialise de plus en plus, et où le «one to one» est de plus en plus fréquent, la tentation va être grande, notamment pour les auteurs, de changer les règles du jeu. Celle surtout qui consiste à n'avoir que 10 % à 15 % de droits sur une création qui est quand même la leur, là où ils pourraient obtenir bien davantage. » Je passe sur ce « une création qui est quand même la leur », formule plus ironique - j'en suis certain - que malheureuse. Je voudrais te rassurer : « changer les règles du jeu » n'est pas mon immédiate intention.

Aux Etats-Unis, les héritiers de William Styron ont quitté la vieille maison Random House qui leur proposait 25 % du prix net (soit 20 % du prix de vente public) pour un éditeur Web, Open Road Integrated Media, qui leur offrait 50 %. Mais tu sais comment sont parfois les ayants droit, indifférents aux liens anciens. Nous, nous sommes amis, n'est-ce pas ? Malgré notre amitié, je crains aussi, à t'écouter, que tu ne considères que les droits électroniques de tous mes livres précédents t'appartiennent, même si nous cosignâmes ces contrats bien avant les « années Web » et s'ils ne mentionnent aucune diffusion sur Internet. Je ne lis nulle part non plus dans mon avenant que tu aies prévu de renégocier un jour ce faible pourcentage, en dépit de l'évolution technique et de la baisse des coûts.

J'ai peur enfin que, puisqu'un livre numérique n'est jamais « épuisé », tu ne te sentes plus contraint de le réimprimer, que je ne puisse plus récupérer mes droits pour le faire vivre ailleurs. Je ne puis le croire. De telles pratiques, entre amis ? Je suis comme toi : j'ignore comment, à moyen terme, va s'organiser le commerce du livre électronique. J'envisage deux options : le lecteur le téléchargera sur le site de l'éditeur traditionnel, ou sur celui d'un « éditeur Web » plus généreux, à qui l'auteur mécontent aura confié les droits Internet (ne lis ici nulle menace, c'est une hypothèse d'école). Ou bien le lecteur, rabattu par un portail comme Google, ira le chercher chez un libraire virtuel, Amazon, Fnac ou Google lui-même. Bizarrement, c'est cette dernière hypothèse qui me semble la plus plausible, puisque le lecteur connaît en général le titre du livre ou le nom de l'auteur, rarement celui de l'éditeur.

Je me demande même, au cas où ces « tablettes » se généraliseraient, au cas où les pratiques de lecture changeraient, je me demande donc si de gros vendeurs de livres n'envisageraient pas de se passer d'éditeur, considérant qu'ils n'ont plus besoin de son label. Avec des contrats de distribution qui offrent à l'auteur au moins 65 % (comme Apple) plutôt que d'édition à 10 %, ils pourraient prendre le risque de vendre un peu moins pour gagner beaucoup plus. Qu'en penses-tu ? J'imagine que tu y as songé.

Dans ce combat qui s'engage entre les Goliath de la distribution et les David de l'édition, je sais de quel côté je veux être. Après son lecteur, le meilleur allié d'un auteur est son éditeur (et le vrai libraire, mais telle n'est pas ici la question), et jamais les éditeurs n'ont eu autant besoin de leurs auteurs pour valider leur travail. Car s'il n'y a peut-être pas d'auteur sans éditeur, il n'y a sûrement pas d'éditeur sans auteur. Je sais ce que je te dois, cher ami, je souhaite être ton allié et aussi que tu me considères comme tel. Alors, voici ma question : faut-il humilier un allié ?

Paul Fournel, Cécile Guilbert, Hervé Le Tellier, Gérard Mordillat et Gilles Rozier Ecrivains

Thursday, April 26, 2012

Pourquoi j'attache de l'importance à l'affichage des DRMs

Je réalise après mon dernier essai d'attirer l'attention sur le "problème DRM/Amazon France" que si j'attache beaucoup d'importance à l'affichage des DRMs, beaucoup n'y prêtent pas forcément attention.


Alors permettez moi de vous expliquer pourquoi ça me semble important :

1) Passer outre les DRMs n'est pas anodin. Il est possible de passer outre ces mesures de protection, facilement, et même selon certains cas d'utilisation (avec gestion de la bibliothèque numérique par Calibre par exemple) de manière transparente. Pour autant, dans un grand nombre de pays, et même sans redistribution d'aucune manière des fichiers libérés, c'est illégal. Et je pense important de décider quand on achète un ebook si on va devoir passer outre la loi pour le lire, le stocker, le sauvegarder, le transférer à sa guise.

2) C'est un support pour choisir un ebook. Masquer la présence de DRMs, c'est renier le droit aux acheteurs informés de privilégier les  livres non restreints, et par la même de signaler leur préférence pour ceux-ci.

3) C'est un support pour choisir une solution de lecture ou de gestion de bibliothèque : le choix d'une solution de lecture est sérieusement verrouillé aujourd'hui par le catalogue accessible par chacun. Les DRMs bloquent  de plus la compétition sur ces sujets par l'ajout de coûts d'entrée importants. Le non affichage des DRMs rend encore plus difficile ce choix.

4) C'est un support de pédagogie. Sans affichage de la présence des DRMs, il est plus difficile de montrer et d'expliquer en amont de l'achat que certains livres sont différenciés des autres par une liberté d'utilisation moins grande. De la même manière, si l'on souhaite montrer les possibilités de conversion d'un format à l'autre, l'absence d'indication restreint très sérieusement cet usage pour les acheteurs ne souhaitant pas débrider les livres.

Si vous n'êtes pas d'accord avec ces 4 points, ou si j'en oublie, n'hésitez pas à commenter.


edit pour ajouter un lien vers une discussion l'année dernière sure ce sujet chez les labs Hadopi
http://labs.hadopi.fr/forum/debats-publics/affichage-obligatoire-des-drms

Tuesday, April 24, 2012

Almost 6 months later, still no DRM indications on the FR/IT/SP Kindle stores

Today, Tor announced that it would go DRM-Free. Thats quite a GREAT announcement, maybe showing that at last, the big publishers have gone over the tipping point, toward a DRM-less ebook world.

However, it gives me also one reason to raise my 5 months old gripe against them : no DRM-Status display in the French, Italian, and Spanish Kindle stores.

On October the 11th, last year, I found out a small but disturbing fact about the just opened French Kindle Store : I had no way to find out whether an ebook had DRMs or not.

At first, the lack of "Unlimited"-like text -- combined with an "upgrade" from Watermarks to DRM of Bragelonne's (one of our publishers) ebooks -- lead me to believe that Amazon was putting DRMs on ALL the ebooks from the Store.

Well, no, following discussions between Bragelonne and Amazon , I understood that NO, Amazon was not DRMizing widely. It was just hiding which books had DRMs with which had none.

Oh, I had contacted them about that, asking for at least the obscure "Unlimited" message, but no answer, except for redirect to their TOS.

And since then, five months later, no news, except for those two additional stores, the Italian, and the Spanish ones, both missing the mentions too. I take it (maybe wrongly), as a clear sign that it IS a strategic decision, perhaps to use DRMs as an asset against other e-booksellers in Europe.

This is one of the reasons that lead me to distrust Amazon, despite their other tremendous qualities.

Sunday, April 15, 2012

Lecture Anglaise : Goblin War by Jim C. Hines

Participation au Défi lire en anglais : I read in english.  
Reviewed for the "I read in english" challenge

This book is the third from the "Goblin series" by Jim C. Hines. My dear French readers, please note that the 2 first are available in French (and paper), as well as his three "Princess" books.

With John Scalzi, C.J.Cherryh (C.J. Cherryh) and Jacqueline Carey, Jim is one of the few traditionally published authors whose blog I follow regularly, and I suggest you do the same. Going the wide range from Totally Silly, to Personal, to militant, I must say that what transpires from Jim's blog really is a great man.

But you're not there to find out about an (albeit great) man, but about a book...


The Jig the Goblin series is about ... you bet ! Jig the Goblin ! If you don't know him, let me introduce to the most anti-hero of all the anti-heroes ! Cowardly, treacherous, disloyal, Jig is everything a goblin should be, except he's got even less muscle and speed that his brethren. What he lacks in muscle, he compensates with cunning and  accurate understanding of his limits. And disloyalty reaches its limits when it comes to Smudge the fire-spider, Jig's only "friend" and sometimes weapon.

In the first book, Jig had to help adventurers kill a dragon, in the second he got rid of pixies, but this third adventure reaches a new scale with some EPIC Fantasy !! Not anymore constrained to the dark recesses of the cavern, Jig needs to go and help one of the Forgotten Gods against His old love Isa the Winter Winds Goddess. Armies of mounted wolves, orcs, kobolds against humans and elves, treacheries and godly interventions... Jig doesn't manage of course to flee far of this all.

Humor aplenty, adventure, a great cast of characters, I really liked this book (as the two before in the series).

Only problem : Sold by the publisher, WITH DRMS ! EWWWW !

Still,despite this heavy burden, 4 clear stars for me.

Oh, and if you'd like to test the waters, you can also try Jim's two self-published short story collections :
Goblin Tales  where you discover Jig's world, The Kitemaster : unrelated but still good stories.

And if after that you STILL aren't sure about it... you'd better ask a goblin... 

L'analogie des crayons : pourquoi je lis indépendant ?

J'ai lu sur le blog du Passive Guy (que je vous recommande si vous lisez l'anglais et appréciez l'auto-édition) un commentaire de Donna Fasano, recopie d'une réponse dans une interview chez BigAl.

(Au fait, pour la petite histoire, elle a vendu 100 000 livres en auto-édition) ...
Je lui ai demandé (et obtenu) l'autorisation de la traduire :

Question de BigAl : "Que croyez vous que les auteurs indépendants ont à offrir aux lecteurs de plus que les auteurs publiés traditionnellement ?"

Réponse de Donna : "
Parlons crayons. Les 6 Gros (ndt: Big 6, référence aux 6 grands groupes d'éditions traditionnels US) rouge, orange, jaune, vert, bleu, violet, sont des couleurs parfaites pour dessiner cet arc-en-ciel, au pied duquel on trouve, dit-on, le chaudron rempli d'or. L'objectif des 6 Gros, c'est cet or, alors ils en restent aux couleurs principales et bien connues.

Les auteurs indépendants sont pour leur part comme ces boites de 120 crayons, plus la boite de fluos, et celle avec les paillettes, et les métallisées, et les aquarelles, et sans oublier les feutres des plus gras aux plus subtils. Les auteurs indés offrent une variété bien plus large quand aux couleurs. Bien sûr, tout le monde n'apprécie pas toutes les teintes, et certains crayons ne valent pas la cire dont ils sont faits, à cause de mauvais contrôle qualités (qui inclue tout, du talent, à la relecture, au formatage), MAIS si les lecteurs sont prêts à prendre un léger risque, plutôt que voir toujours le même (même si très beau) arc-en ciel, ils peuvent choisir parmi une gigantesque palette chatoyante et iridescente ^^ .

Tout ce que je peux dire, c'est Allez les auteurs Indés !"

Et je ne peux qu'acquiescer : Depuis que je lis indé, je vais de surprises en surprises, parfois bonnes, parfois mauvaises, mais toujours avec de nouvelles découvertes.
Et dans les indés, j'inclus bien entendu non seulement les auteurs auto-publiés, mais aussi ceux qui sont publiés par les petites structures d'édition type Numeriklivres et Publie.Net  (FR) ou Ridan (US).

Saturday, April 14, 2012

Baby-Foot par Thierry Crouzet

Allez, une autre chronique de lecture numérique aujourd'hui : Baby-foot de Thierry Crouzet.
Livre téléchargé avec un accès "Presse" à la collection Publie.Net.


Baby-foot est un texte assez court (une grosse dizaine de "pages", ça fait combien en mots ?), qui conte la vie du narrateur, de l'enfance, à son passage à la vie d'adulte. Je ne suis pas un grand amateur de textes courts, ce qui se reflète dans la note (vous verrez), malgré ma conscience que celui-ci a sa taille idéale.

Dans le récit, ce baby-foot est bien plus mur porteur, voire personnage principal, que fil conducteur. Il donne l'occasion de revenir à une ambiance, une fraternité, des initiations et apprentissages autour de cet objet emblématique des bars.

Personnellement, je me retrouve un peu dans l'histoire, au style dense et efficace, qui me ramène dans les bars de ma banlieue à moi, où une place plus réduite imposait les consoles de jeu d'arcade et les flippers, tous disparus depuis, sauf pour quelques nostalgiques.

J'ai été touché, il faut le dire, par le texte, je l'ai vraiment apprécié. Par contre, j'ai bien peur qu'il n'ait pas vraiment d'intérêt pour nos cadets, qui n'ont pas connus ces bars enfumés, ou qu'il ne soit un peu trop "viril" pour intéresser les lectrices, à moins qu'elles veuillent en profiter pour obtenir un aperçu de ce qu'il se passe dans nos têtes de gars.

Pour autant, lectrices ou jeunes, je pense que malgré mes réserves ci-dessus, ne pas tenter la lecture c'est risquer de passer à coté d'un drôlement bon moment de lecture.

Sans regrets, mais avec nostalgie, 4 étoiles.

Transparence ... Les livres et mes chroniques

Hier, François Bon m'a donné un accès "Presse" à l'ensemble du catalogue de Publie.Net. Je compte faire aujourd'hui une critique d'un des livres de cette maison d'édition,comme j'en ai fait d'autres. De la même manière, d'autres auteurs ou éditeurs, indépendants ou non, peuvent me donner accès à leur livre gratuitement.


Qu'on soit clair : sauf exceptionnellement, si un livre ne me plait pas, il est très probable que je n'aille pas au bout, et/ou que je ne me donne pas la peine de le chroniquer. Dans ces conditions, vous constaterez sans doute que je met des notes plutôt bonnes, y compris sur les livres obtenus gratuitement.

Mais en déduire que c'est parce que je les ai obtenu gratuitement que je les chronique et les note bien serait clairement une erreur ! Si je les note bien, c'est parce qu'ils m'ont plu, dans le cas contraire, ils ne seraient pas présents (ou mal notés).

Dans tous les cas, je vais tacher d'indiquer dans chacun de mes billets par quel biais j'ai obtenu le livre. Si j'oublie, n'hésitez pas à me rappeler à l'ordre !

"La théorie du genre" par André Delauré

J'avoue, ça fait déjà quelques semaines que je l'ai lu celui-là, et je n'ai pas pris le temps de le chroniquer de suite. Du coup, c'est à travers le brouillard des souvenirs que je le revoie. Et ce sont ces souvenirs que je vais coucher sur le clavier.

J'ai téléchargé "La Théorie du Genre" très rapidement après mon abonnement à NumerikLivres chez Immateriel.
A vrai dire, c'est la couverture, très réussie, qui m'a fait craquer.



Comme vous le voyez, c'est Hamilton, "un" souris (il est très à cheval sur les mots), le narrateur. Hamilton est donc un souris, amoureux des langues et curieux des humains. Le français ne lui pose pas de problème, même si de nombreuses expressions lui semblent étranges, voir incompréhensibles. Tout le long du livre, le voilà, spectateur bien volontiers, qui décortique à la manière d'un anthropologue limite voyeur un vaudeville bien humain...

La distance et l'humour (vous savez sans doute maintenant à quel point l'humour joue dans mes choix littéraires) n'occultent pas la dimension satyrique dudit vaudeville, qui met face-à face machisme et féminisme sous l'oeil intrigué de ce cher rongeur.

Pour résumer ? J'ai adoré ! Juste un petit peu moins de 5 étoiles, parce qu'au final, j'en voulais encore ...
Allez va, 5* complètes ...

Thursday, April 12, 2012

C'est trop injuste !!

Le temps passe vite quand on s'amuse : mine de rien, de billet en billet, on finit par atteindre le 100ème...
J'ai réfléchi longuement à ce que j'allais écrire pour ce billet :
- une interview exclusive ? (ce sera pour le 101),
- un bilan du blog ? (11416 vues, actuellemmet une vingtaine de vues par jours),
- un nouveau test de matériel ? (c'est on test à chaud de l'Odyssey qui a fait le plus de visites : 1300)...

Et finalement c'est l'actualité qui me l'a donné mon N° 100 !



Ca y est, Calimero est de retour !

Frédéric Lenormand est un auteur que je connaissais par ailleurs, notamment pour ses "Enquêtes du Juge Tî".

Le 10 avril, une Bloggeuse, Alice  a posté sur Amazon une critique (3*) sur son livre "Meurtre dans le Boudoir"ce à quoi l'auteur réagit sur le blog, et y laisse un message :
Chère Madame, je trouve assez déplaisante votre manière de répandre partout sur le web votre mauvaise opinion d'un livre qui vous a été offert. Je vous serais reconnaissant de bien vouloir retirer celle que vous avez versée sur Amazon. Dans le cas contraire, je mettrai un terme à ces envois. F. L.


Et voilà comment démarre ce cher effet Streisand : en demandant la suppression de contenu "offensant", ce qui indirectement en fait la publicité.

Analyse de texte

Sans même aller plus en avant pour regarder les autres commentaires et explications sur la Chronique d'Alice, qui ne contredisent aucunement les éléments de ce paragraphe, on peut constater quelques éléments :

1) Le livre a été obtenu gratuitement par Alice, dans sa qualité de Bloggeuse.
2) L'auteur considère la chronique comme une mauvaise opinion.

3) L'auteur, s'estime en droit de demander la suppression de la chronique en un ou plusieurs "lieux" sur Internet.
4) L'auteur se plaint de la manière dont l'avis est répandu "partout sur le web", mais demande uniquement sa suppression sur Amazon...
5) L'auteur estime que cette "mauvaise critique" va nuire à la diffusion payante de son livre.

6) L'auteur considère avoir la possibilité de mettre un terme aux envois vers Alice, et semble considérer celà comme une punition.


Revoyons donc cette scène au ralenti :
1)  Le livre a été obtenu gratuitement, ce qui devrait, d'après l'auteur, interdire une "mauvaise critique", au moins sur les sites marchands. Mon dieu ! Est-ce à dire que tous ces SP (services presse) ne devraient donner lieu qu'à de bonne critique, ou plus grave sont une manière de les acheter ? 

2) A bien regarder la critique, elle n'est pas mauvaise ! 3 étoiles, c'est largement honnête ! Dedans elle le "conseille plus à ceux qui ont envie de rire qu'à ceux qui seraient fans de thriller". Elle le conseille donc ! Il est clair qu'elle considère que si elle, en tant que lectrice, n'a pas été convaincue par le livre, d'autres le seront ! Je reviendrais dessus dans le 5)

3) Quelle que soit la manière dont le livre a été obtenu par quelqu'un, il est clair pour moi que l'envoi (direct ou indirect) à un bloggeur(se) à fin de critique par celui-ci/celle-ci, sauf conditions préalables particulières, et dans les limites bien entendu de la légalité, revient à accepter la diffusion sur Internet de ladite critique, et sur quelque canaux que ce soit, que cette critique soit positive ou négative.

4) Celle-ci est d'une condescendance... S'il est clair que la visibilité de la critique est bien supérieure chez Amazon que dans un forum ou un blog de moindre renommée, l'auteur indique clairement que seul le côté marchand direct lui importe ! Alors que l'essence (et l'intérêt) même des bloggeurs est le bouche-à-oreille, il méprise royalement cet aspect. On me dira que non, c'est justement par respect de la bloggeuse qu'il ne demande le retrait qu'en un endroit, mais il est clair qu'il l'aurait alors tourné d'une autre manière.

5) Là, c'est sans doute une erreur pardonnable, car il n'est pas directement intuitif qu'une critique moyenne (voir même mauvaise, ce qui n'est pas le cas ici) puisse augmenter les ventes d'un livre. Pour peu qu'elle soit un minimum argumentée, les arguments en question peuvent justement conforter certains lecteurs dans leur choix, augmenter même leur intérêt dans le livre, ou en dissuader d'autres qui, s'ils ont les même goûts que la chroniqueuse, en auraient aussi fait mauvaise critique ! Il vaut mieux une mauvaise critique constructive qu'une 50aine de lecteurs mécontents ou déçus !

6) Là, comme le 4) c'est pour le moins prétentieux. Apparemment, pour l'auteur, le SP est bien plus de l'aumône qu'une activité marketing... Pour moi, il est clair qu'Alice, après une telle expérience, attendra d'être payée, et sans doute un bon paquet, avant de remettre le nez dans un livre de cet auteur...


Et dans ma Boule de cristal, y'a quoi ? 

Et dire qu'outre Manche/Atlantique, ils DONNENT des milliers de livres en espérant une critique pour cent lectures... et sans reprocher à qui que ce soit si elles sont bonnes ou mauvaises...

On peut remarquer aussi que ce genre d'effets Streisand sur des livres, c'est sinon courant, du moins régulier là bas aussi. A chaque fois pour les même raisons, et à chaque fois avec les mêmes effets.

En fait, ce cas en France est un indicateur de la montée en puissance d'Internet comme lieu de vente des livres et de partage de critiques littéraires et de l'atteinte d'un niveau de maturité de la blogosphère livresque.

Je pense que d'autres auteurs s'y feront prendre, et sans doute plus nombreux si le nombre d'auteurs auto-publiés décolle vraiment.


PS : Et moi, perso, je suis pour que les critiques soient possibles dans tous les magasins, qu'on ait acheté le livre ou pas : Si j'aime un livre acheté à la FNAC, je ne vois pas comment le signaler sur les autres sites si ils m'imposent de l'acheter là bas aussi !