Thursday, August 30, 2012

DRM failure again ? (Prix FNAC 2012)


It's been a long time since my last English post, so this one is long overdue. Luckily, yesterday has been great for my inspiration.

Before going into the events, you need some background :
"la FNAC" is a chain selling books, CDs, game consoles and electronic products. After a disastrous beginning with ebooks on it's own (the infamous FNACbook e-reader and lack of content being major culprits), la FNAC found in Kobo at the end of 2011 a good partner to compete against Amazon's arrival. This partnership gives a solid offering, more or less equivalent to the Kobo one in Canada. Each year, during the "rentrée littéraire" period, the FNAC organizes its own reward for a litterary novel, the "Fnac prize". It is customary that a copy of the recipient book is gifted to all the attendants of the ceremony. This year, however, there was a subtle twist to the event : the copy was not given as a paper book, but as an ebook coupon. One of the guests was Nicolas Gary, chief editor of ActuaLitté, an independent web-zine dedicated to books (and ebooks) related news. The rest is history ...

On receiving the ebook, his first test was to install the Kobo application on his Mac. However, due to a bad "digital signing" of the application, the installation failed, and Nicolas, lacking the technical knowledge to disable the check,  reverted to install (and configure) successfully ADE.

This time it worked correctly, and he was able to read the book. Similarly, he also was able to install and the Kobo/Fnac application on his iPhone, with the same success.

However, the story doesn't finish here... Used to the Apple environment, what he wanted was to read the ebook on the software he is used to read on : iBooks. I guess you know where it leads ? iBooks not being able to read Adobe DRMized ebooks, dear Nicolas is of course unable to read the ebook the way he wants. Instead of being happy with the book, he feels trapped in an ecosystem that he doesn't want to stay in !

After so many technical hurdles, and instead of having an happy audience taking pleasure in reading the prize winner, you have a bunch (Nicolas was not the only one having troubles with it) of guests frustrated by the whole experience... I take that as a win against DRMs and closed ecosystems, but as a loss for ebooks generally and also for the Prize winner, clearly not the Fnac's goal for the evening.

Source:
Prix du Roman Fnac : Patrick Deville, ou la bataille numérique
and
Verdict : le prix du Roman Fnac, écueil numérique bien verrouillé

Les DRMs, qui les demande ?


En commentaire à une des actualittés d'hier, dans laquelle Nicolas Gary tente d'accéder contre vents et marée à un ebook sous DRM, un interlocuteur précise que les DRMs sont souvent à l'initiative des auteurs et agents. C'est un point de vue que j'ai parfois rencontré, et constaté également, dans une faible mesure toutefois. Il est probable que cette différence vienne d'un échantillonnage très différent.

 Pour autant, c'est un peu facile de se retourner sur les auteurs, surtout quand la communication vient d'en haut.

Vous me direz qu'en prenant cette posture, Mr Nourry "protège" ses auteurs en prenant à son compte leurs désidératas.

Mais alors comment expliquer qu'un éditeur demande explicitement à "ses" auteurs de faire pression sur les autres éditeurs le publiant ?

Oui, si les éditeurs expliquent aux auteurs que c'est pour leur bien, matraque à la main, il ne faut pas s'étonner que ceux ci acceptent d'en demander...

Et quand je parle des éditeurs, des auteurs, ou des agents, je ne parle pas d'individus, qui s'expriment parfois à titre individuel contre les DRMs, mais bien du résultat : la plupart des fichiers vendus le sont souvent sous DRM. C'est non seulement dommage, mais clairement contre-productif et contre-culturel, voire (c'est ma théorie) delictogène.

De la même manière, cette incapacité qu'ont certains gros e-libraires à gérer le marquage, qui les "force" à DRMiser plutôt, est une excuse un peu facile. Editeurs, si vous trouvez les DRMs trop invasifs, faites pression sur vos revendeurs pour leur faire implémenter cette solution, imparfaite, certes, mais un peu plus respectueuse des lecteurs.

Edit 16h30: J'ai oublié de convier les distributeurs à cette petite fête : vous aussi vous avez votre rôle à jouer, ne l'oubliez pas !

Monday, August 27, 2012

Lectures inavouables

C'est tentant en fait, de lire des livres érotiques sur liseuses : Achat et téléchargement discret, pas de couverture compromettante en cours de lecture, prix en général compétitifs...
Dans le numérique, personne ne vous entendra rougir...

Maintenant, mettons ça au clair tout de suite : ce n'est pas moi qui ai lu ces livres, mais un lecteur inconnu qui m'a fait part de ses lectures ;-) . Mais si d'aventure il m'arrivait de lire ce genre de littérature, je ne vous le dirais pas, pudeur oblige.

Voici donc quelques mini-chroniques de lecture que ce lecteur anonyme a bien voulu partager avec vous...

Tout d'abord un petit détail sur mes goûts : érotique, oui, porno, aussi, mais j'apporte de l'intérêt à l'histoire et aux personnages. Un scénario minimaliste genre "gonzo" ne me suffit clairement pas. Les histoires plus longues me plaisent en général plus. Concernant les "scènes", une description "mécaniques" ne me suffit clairement pas, voire me rebute.

En Français tout d'abord, chez un éditeur qui n'a pas froid aux yeux et peur du mélange des genres...
Numériklivres avec sa série Sextasy, trois auteurs actuellement : Paloma Casanova, June Summer et Christy Saubesty, avec des prix (et des durées de lectures) divers et sympathique. Plutôt des histoires courtes (ans la série "45 minutes"), mais aussi un roman "Les Talents cachés du docteur Swann". Dans l'ensemble autour de 3 étoiles, plus proche des 4 avec les titres de Christy Saubesty, et un peu en dessous de 3 pour les Casanova.
Sur le "docteur Swann" (4 étoiles), des regrets cependant : Si c'est Hot comme il faut, et si l'histoire se tient bien, il y a tout de même quelques "manques de finitions", qui concernent l'histoire justement. Sans vouloir "dévoiler" les surprises, on s'attend par exemple à ce que les activités du docteur soient source de soucis, et pas juste des regards noirs...

En anglais, j'aime beaucoup la série des romans (et quelques nouvelles) des Baumgartners par Selena Kitt, qui mêlent très bien les scènes très HOT aux intrigues plutôt "romance", et (petit)peu de développement des personnages. Pour moi c'est 4 à 4.5 étoiles. L'auteur est très prolifique, y compris hors des "ménages" qui sont caractéristiques de sa série Baumgartners. J'ai trouvé pas mal de bon dans ses livres.

En anglais aussi, un peu moins bon mais gratuit, Amulet de S. Wolf, est très honnête, et possède une suite (payante celle-là). J'avais aussi bien aimé le (moins érotique mais largement pour adulte) son Sex Zombies qui retranscrit parfaitement du 'porno' dans les zombies de série Z. Du pulp tout simplement.

Toujours avec un développement des personnages intéressant, et cette fois un peu fétichiste (fessée, femme pulpeuse), Safe With Me, de Shaina Richmond, est un long roman bien réussi relatant les relations entre les deux protagonistes, compliquées par les lourds secrets de la jeune femme. Avant de vous lancer dedans, vous pouvez essayer en téléchargeant la première partie, gratuite.

Et vous ? Avez vous lu et apprécié des ebooks "olé olé"  ? Si oui, lesquels conseilleriez-vous ?

Thursday, August 23, 2012

Invité Lecture : les LDVELH de chez Walrus par Cédric @fnacbookeur

Grande nouveauté aujourd'hui sur mon blog : j'ai un invité ! 
Nous avons, Cédric (@fnacbookeur sur twitter) et moi, en commun la lecture des trois LDVELH (livres don vous êtes le héros) de la collection "Rendez-vous au 14" chez Walrus, et avons constatés que nous avions des avis différents sur certains d'entre eux. J'ai proposé à Cédric donc d'écrire un petit résumé rapide de son expérience de lecture...
Le voici donc.


Passé à la lecture numérique depuis le Fnacbook, j'ai été intrigué quand j'ai vu qu'un éditeur voulait lancer
une collection "dont vous êtes les héros" en version numérique (souvenirs d'enfance!)
Voyant des réactions enthousiastes sur Twitter,je me suis lancé à mon tour!
J'ai opté en premier pour MENU CTHULHU de Neil JOMUNSI!
Et là,c'est le choc:
-humour "dévastateur" et univers loufoque
-trajets narratifs multiples permettant plusieurs lectures différentes
-un temps de divertissement intéressant par rapport aux nombres de 
pages
-un prix d'achat attractif (0,99€ ! )
Le tout avec le confort de la lecture en numérique (pas de pages cornées qui se décollent,de feuille de route à remplir, de points à compter etc...)

Du coup,je lis les autres livres de cette collection (LE VAISSEAU DU TEMPS et LA BIBLIOTHEQUE INFERNALE) et alors:
-impression de "fausse interactivité", on est souvent remis sur un "droit chemin"
-une fois le livre terminé, pas envie de le lire à nouveau pour une "partie différente"
-dépaysement moindre, je ne me suis pas autant senti transporté que dans MENU CTHULHU

CONCLUSION:
-aurais-je idéalisé mes souvenirs de livres "DONT VOUS ETES LE HEROS"? peut être...
-Je suis globalement déçu car la promesse ne me semble pas tenue
-Finalement,un format numérique bien optimisé pour des livres "Dont on est le héros" est un créneau qui reste à prendre?
Vivement d'autres tentatives alors!
-J'y réfléchirais à 2 fois avant d'acquérir à nouveau un livre
de cette collection...

Dernière précision: je n'ai payé que pour MENU CTHULHU.
Pour les autres,je les ai gagnés via un concours sur le site YouScribe, ce qui permet de relativiser ma déception!
Evidemment,ce n'est que mon avis.

(TheSFReader à nouveau)Merci Cédric pour ton retours !
Pour discussion, voici mes avis sur ces même livres : http://readingandraytracing.blogspot.fr/search/label/LDVELH
N'hesitez pas à nous faire part de vos commentaires et discussions !

L'Hadopi et moi

Juste un petit lien vers un billet par @Erebuss qui résume plutôt bien mon opinion de l'Hadopi actuellement :
C'est un OS buggé, qui mériterait d'être débuggé plutôt que foutu à la poubelle.

http://www.jenaireve.com/2012/08/hadopi-a-bove-majore-discit-arare-minor/


Wednesday, August 22, 2012

Lectures : Rivegauchez-vous par Natacha Braque

J'ai découvert Natacha Braque aujourd'hui via twitter dans une interview au Nouvel Obs qui m'a tout de suite intéressée. Quel personnage que cette "autrice", quel cri d'alarme que son appel à sauvegarder la littérature parisienne à la seule place qu'elle puisse occuper : au centre de tout.



Très intéressé donc, j'ai voulu acheter le livre et me suis tourné vers le site de l'éditeur à la recherche d'une version numérique. Cette version numérique existe chez son éditeur(les Editions de l'Opportun) et dans toutes les bonnes crèmeries, au prix de 2,99€. Mais faites attention, suite à une erreur technique, elle est diffusée partout ailleurs que chez son éditeur avec des DRMs. J'ai contacté l'éditeur qui m'a confirmé le problème, m'a signalé qu'ils ne font aucuns DRMs, et que cette erreur technique sera réparée.
Dialogue rapide, sympa et décontracté, pas de DRMs ? Un éditeur ajouté sur ma Whitelist perso...

Sous la même forme que l'Indignez-vous de Stéphane Hessel (un "essai" d'une trentaine de pages environ), l'auteur (pastiche) décrit d'une plume élégante et vaniteuse toute la mesquinerie, les coups bas, l'égocentrisme, les conflits d'intérêts, les relations quasi-incestueuses et finalement le vide d'une communauté littéraire de la rive gauche parisienne que l'on ne peut qu'espérer éloignée de la réalité.

La caricature est dans l'ensemble bien construite, bien tournée et plutôt fine. J'ai juste eu un passage à vide au début du deuxième tiers dans une succession d'anecdotes sans intérêt, mais clairement postées là pour justement  dénoncer la vacuité de la réflexion et la démarche pseudo-littéraire de "l'autrice".

Moi qui adore le Roi des Editeurs (surtout dans sa version Twitter), il faut bien dire que j'ai bien aimé ce "Rivegauchez-Vous", auquel je mets direct 3 bonnes étoiles et demi.

Wednesday, August 15, 2012

Lecture : Haiku par Eric Calatraba

Même si ce n'est pas mon genre de prédilection, j'aime bien de temps en temps lire un petit polar, et comme j'ai une certaine attirance pour l'extrême-orient, j'ai téléchargé le premier tome de Haiku, par Eric Calatraba (dans le cadre de mon abonnement à Numeriklivres). Dès les premières pages, j'ai été accroché, le soir j'ai téléchargé le deuxième tome, et le lendemain, j'avais tout fini.




Bon, déjà, d'entrée, la couverture est parfaite, liant le classicisme du Katana et le cuir noir bien plus moderne d'une combinaison de motard. Mais ne nous appesantissons nous pas sur cette couverture, et ouvrons.

Il faut le dire, je ne porte en général mon attention sur le formattage que quand il est soit très bon, soit très mauvais. Et là, c'est le très bon. Lettrines, jolies fontes de titres de chapitre etc. J'adhère.
Mais, me direz vous, c'est assez de toute ces considérations esthétiques, ce qui vous intéresse c'est ce que j'ai pensé du texte !

Bon, je ne vais pas vous faire languir, j'ai vraiment beaucoup aimé. L'amateur de films de Hong Kong qui est en moi n'a pu que se régaler de cette ambiance rappelant entre autre Tsui Hark et John Woo (avant sa période américaine), et à laquelle ne manque finalement que les envolées de colombes.

Déjà, si le livre devait se résumer à cette ambiance se serait déjà pas mal, mais à elle se mêlent bien d'autres, parfaitement équilibrées, comme les senteurs dans un parfum de luxe.

On peut y retrouver des ambiances du sud, mais aussi d'autres pays l'étranger, de films de mafia... Mais surtout en contrepoint parfait des nombreuses traditions d'Asie, nous retrouvons celle  plus européenne de l'opéra. Ce sont les grands opéras qui assurent la bande originale du livre, pour notre plus grand bonheur. Et encore une fois un nouvel équilibre est apporté en ramenant le contexte dans l'actuel, tant par les accessoires matériels que par la thématique et la trame de fond...

Concernant l'intrigue justement, tout en avouant ne pas être un routard de ce genre, je dois avouer qu'elle m'a apporté juste ce qu'il faut de surprises, sans pour autant me désarçonner complètement. Bref, encore une fois nickel.

Mon seul regret est sur les personnages, un peu trop parfaits (y compris dans leurs imperfections) et pour les seconds rôles trop stéréotypés.

C'est un peu eux qui font rater les 5 étoiles à Haiku, qui en restera donc à 4 et demi.






Tuesday, August 14, 2012

Hachette, Tor, les DRMs (et exclusivité géographique)

J'ai passé mes vacances d'été et ait manqué l'histoire de LendInk mais juste pour mon retour en voici une autre ! Avec ça, si je ne remets pas le pied à l'étrier, c'est problématique...

Si vous êtes connectés et vous intéressez à l'actualité des ebooks, vous n'aurez pas manqué aujourd'hui de tomber sur cette petite nouvelle du jour : Hachette encourage les auteurs qu'ils publient à exiger des DRMs auprès des autres éditeurs.

Levée par Cory Doctorow en anglais, l'affaire est relayé en français par exemple chez IDBOOX et Actualitte.

Une petite précision préalable : la lettre ayant mis à jour cette politique est signée non pas par le PDG d' Hachette UK, mais par celle de Little Brown, une filiale d'Hachette UK. Pour autant, cette petite précision ne change pas grand chose au fond de l'affaire tant elle est dans le prolongement logique de la politique "protectionniste" d'Hachette.

Préambule 

Je vais tout de même faire une récap. de l'histoire, ne serait-ce que pour en faire quelque chose de compréhensibles pour les non-initiés.

(En choeur : "Oui, raconte nous une histoire, Père Castor !")

Au début étaient l'auteur et le lecteur, puis vinrent l'imprimeur et un jour l'éditeur. L'éditeur décida d'aider l'auteur à trouver un imprimeur et des lecteurs, en échange de quoi il prenait rémunération.

Un beau jour, et avec l'essor du transport, l'auteur se rendit compte que le rayon d'action d'un éditeur était finalement limité, et décida de "vendre" son livre non plus à un éditeur, mais à des éditeurs multiples, répartis géographiquement. Par exemple pour un auteur anglais, un éditeur pour l'Amérique du nord, et un autre pour le reste des pays anglophones.

C'est ainsi que plusieurs versions d'un même livres existent simultanément et dans la même langue. Chez feu "Brentano's" par exemple (librairie anglaise de Paris), on pouvait trouver simultanément la version anglaise et l'américaine de certains livres.

Outre l'affaire qui nous préoccupe aujourd'hui, ce petit détail complique pas mal la vie de tout le monde dès qu'on l'applique au numérique : Les ebooks ont bien plus de facilité à traverser les frontières que leur contrepartie papier, ce qui d'ailleurs force les e-libraires à certains expédients techniques pour restreindre la vente des livres aux lecteurs "autorisés".

Après ce petit exposé, (Réveillez vous, les ronfleurs du dernier rang !) nous replongeons donc dans l'affaire : un auteur signe un même livre (en l'occurrence plusieurs, mais un seul suffira) chez Tor (territoire américain), et chez Little Brown (UK). Tor décide d'arrêter d'utiliser les DRMs sur les ebooks, alors que leur utilisation est absolument impérative selon la politique d'Hachette (maison mère de Little Brown).

Entrons ensemble dans la cinquième dimension 


Etant donné que les DRMs sont l'arme ultime contre les pirates, (c'est Adobe qui le dit), il va de soit pour Hachette (qui connait l'Histoire) que toute faiblesse dans la ligne de défense sera une brèche par laquelle les pirates s'engouffreront. Et la faiblesse ils savent où elle est : c'est l'auteur ! Qui ose laisser d'autres éditeurs vendre le livre sans DRM !

Si le livre est proposé ailleurs sans DRM, il va de soi qu'il sera piraté et donc qu'au lieu d'acheter leur exemplaire chez Hachette, les lecteurs iront le chercher chez les pirates. (Si on était taquin, on pourrait aussi imaginer que les lecteurs, ne souhaitant pas acheter la version bridée, préfèrent s'approvisionner chez le concurrent Tor).

Il est donc nécessaire et urgent de combler cette brèche. Et pour cela une seule solution : imposer à tous les éditeurs publiant ce livre de le verrouiller. Par malchance, Hachette n'ayant pas le pouvoir d'imposer ses vues directement à ses concurrents, il est donc nécessaire de passer par un intermédiaire décidément gênant : l'auteur.

On lui envoie donc une lettre lui demandant d'exiger à Tor d'utiliser des DRMs. De plus, on demande au service juridique de trouver les formulations nécessaires pour que l'auteur ait l'obligation d'imposer des DRMs à son éditeur. Enfin, au niveau des acquisition de livres, on fait part de cette nouvelle condition sine-qua-non avant signature. Pour un auteur espérant travailler avec cet éditeur, il va de soi que c'est déterminant.

Petit entracte comique

Profitons de cette pause dans l'action pour lancer un petit concours : qui m'aidera à traduire l'expression "casual infringement" gagnera ma considération.

Pour le mettre dans son contexte, le voici :  “In the context of casual infringement, easy file sharing, and as a part of an overall copyright infringement strategy,” the Hachette letter asserts, “DRM is proving effective.”

Je sais bien ce que signifie l'expression : le "casual infringement" est l'action pour un utilisateur "lambda" (donc pas nous les geeks) de partager un fichier sans se poser de questions, par exemple en le passant à un collègue de bureau ou un copain (habituellement accompagné de la mention "tiens, tu devrais essayer ça, c'est bien, ça devrait te plaire."). Mon problème c'est de la traduire... 

Devant une si bonne blague, je ne peut m'empêcher faire une tentative, même imparfaite :

La lettre soutient : "Dans le contexte de la contrefaçon désinvolte (casual infringement), de l'échange facile de fichiers facile et dans le cadre de la lutte contre les contrefaçons, les DRMs se montrent efficaces."

Retour aux choses sérieuses

Bon, trêve de plaisanteries (vous savez ce que je pense de l'efficacité des DRMs), revenons au coeur de l'histoire. En fait, nous avons là un éditeur qui force ses propres choix stratégiques aux autres éditeurs par l'intermédiaire de l'auteur.

Pour ramener au papier, c'est un peu comme si un éditeur imposait contractuellement à ses auteurs d'exiger des couvertures noires pour les livres, parce que c'est ses propres choix éditoriaux, ou bien de passer par le même sous-traitant (Adobe) pour certaines étapes de la chaine de publication.

L'expression consacrée est "forcer la main". Mais là on en est plus à la clef de bras, au minimum.

Je ne sais pas s'ils se rendent compte à quel point cette stratégie va rendre encore plus suspecte  les utilisations de DRMs...