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Friday, September 9, 2011

Tas de Gadoue





Une nouvelle traduction, cette fois-ci d'un billet de Kristine Kathryn Rusch. Elle est auteur de plusieurs dizaines de romans, a été éditrice (et a gagné à ce titre plusieurs prix). Son mari (écrivain également) a dirigé une petite maison d'édition spécialisée dans le fantastique et la science fiction. 
Ils auto-publient de nombreux livres, pour certains après en avoir récupéré les droits.
Tout cela lui donne à mes yeux une certaine légitimité à parler de l'édition aux Etats-Unis.
Il faut noter je pense que l'édition outre-atlantique est sans doute différente avec celle que nous connaissons en France, ce qui peut rendre certaines mentions inapplicables ici. Par exemple, je ne suis pas sûr de l'influence des agents littéraires ici, et alors qu'aux USA, les livres reliés sont encore bien présents, ce n'est plus vraiment le cas chez nous (merci Prix Unique du Livre !).

Celui de son mari : http://www.deanwesleysmith.com/


Vérités sur le Tas de Gadoue
Kristine Karhryn Rusch

Chaque semaine, on m'envoie des liens vers divers articles/billets concernant l'édition que je pourrais ne pas avoir vus. J'adore ces liens. Je ne vois pas tout, et quand je suis pressée par les délais, comme je l'ai été en mars, je n'ai pas le temps de fureter à la recherche d'informations sans liens avec mon projet en cours.

Mais la semaine dernière, au moins trente personnes (peut-être plus si vous comptez les gens sur Facebook) m'ont envoyé un lien vers le billet ridicule d'Eric Felten au Wall Street Journal intitulé “Cherish the Book Publishers—You’ll Miss Them When They’re Gone.” (Protégez/Aimez/Profitez de vos éditeurs, ils vous manqueront lorsqu'ils auront disparu). 

Pourquoi est-ce que je qualifie ce texte de Felten de ridicule ? A part le fait qu'il dise ce que des auteurs d'endroits comme NPR ou The Daily Beast disent depuis deux ans, il ne montre aucune quelconque compréhension de l'industrie du livre. Si il avait réellement réfléchi au sujet et fait un peu de recherche, alors peut-être en aurait-il tiré aune autre conclusion.

Son postulat de départ est assez simple : sans les éditeurs de livre, les lecteurs ne seront plus capables de trouver les bonnes choses au milieu des immondices.

Allez, gars ! Ces arguments étaient déjà vieux il y a cent ans lorsque la lecture a cessé d'être réservée aux riches et éduqués, et est descendue atteindre les masses. Quelqu'un c'est il jamais posé la question de pourquoi on a fini avec un fossé entre la « littérature intellectuelle » et la « culture de masse » (low brow crap) ? C'est parce-que les sachants (cognoscenti) ne contrôlant plus ce que les gens lisaient, perdirent une grande partie de leur puissance, alors ils durent inventer des mots pour distinguer les livres « approuvés » et ces « trucs » au genre puant (stinky genre stuff).

Que ce passe t-il maintenant ? Les faiseurs de goût littéraire – correcteurs, éditeurs, critiques etc. – voient leur contrôle de ce qui est lu disparaître, alors ils écrivent des articles tels que celui-là.

Honnêtement, c'est devenu le marronnier de l'année. Tu ne sait pas quoi écrire sur ton blog hebdomadaire ? Écris comment l'édition numérique/l'édition indépendante/l'auto-publication va ruiner les livres pour nous autres.

Felten explique ce qu'est un Tas de Gadoue. (Pour ceux qui ne le savent pas, c'est l'endroit où les inconnus envoient les manuscrits à un garde-barrière (gatekeeper), habituellement un assistant éditeur, qui filtre alors les manuscrits et envoie ce qui est bon au vrai éditeur). Il cite « un ami » qui a fait ça pendant deux ans et n'a trouvé qu'un seul manuscrit à valant d'être recommandé.

Puis il ajoute « l'ère des livres électroniques nous promet à tous le plaisir de fouiller nous même dans le Tas de Gadoue, alors même qu'il grandit exponentiellement. »

Laissez-moi vous dire, Mr Felten, en tant que personne ayant lu de la gadoue pendant 10 ans, découvert de nombreux nouveaux auteurs,et gagné à la fois un World Fantasy Award et un Hugo Award pour son travail d'édition, le Tas d Gadoue n'est pas une sorte d'horrible chose grandissante et mouvante à éviter. C'est une tour d'espoir, de rêves, d'auteurs qui veulent faire quelque-chose de leur vie.

Oui, il y a du mauvais là dedans. Mais le mauvais est moins commun que l'ennuyeux, le médiocre, le non-original. Le gros du Tas de Gadoue est ennuyeux, pas abominable. Vous commencez à lire un de ces manuscrits, vos yeux se floutent, vous le posez et passez à autre chose.

Ça vous dit quelque-chose, lecteur ? Bien sur que oui ? La gadoue ça ressemble à votre propre expérience avec les livres publiés traditionnellement. Et oui, vous le faites déjà avec des titres qui ont déjà été publiés.

Je suis sûre que si vous donnez à Mr Felten un verre de vin ou deux, il vous dira dans les termes les plus directs quels genres il ne lit pas. Il appelle les e-books « e-pulp fiction » alors vous sentez déjà son snobisme des genres. (Et à nouveau il vous montre de quel côté du gouffre « Intellectuel/Masse » il se serait trouvé il y a  cent ans. Cet homme n'aurait jamais choisi de loisir « populaire ». Il aurait préféré de coûteux livres reliés préalablement approuvés par des « vrais » editeurs, pas des éditeurs « pulp ».)

Mais revenons-en à cette séparation entre genres. Je parierais que Mr Felten n'a jamais lu de roman « sentimental », ou au moins ne l'a jamais avoué. (Le « sentimental », pour ceux qui ne le savent pas, vend plus que tout autre genre.) Il pourrait bien lire de la fiction « mystère » littéraire, et de la science-fiction « approuvée » – vous savez recommandée par Oprah, comme Cormac McCarthy. Mais clairement il ne respecte pas le « fantastique ».

Ses dernières lignes, qui se veulent mordantes et drôles, sont : « Qui sait combien de grands livres attendent d'être découvert ? Mais est-il plus probable de les trouver une fois que les pros de l'édition auront été poussés à la porte ? J'en doute vraiment – même si il y a maintenant un espoir pour cette série de romans que j'ai commencé d'écrire à propos d'un détective elf qui voyage à travers le temps pour faire la cour à la cousine au troisième degré d'Hélène de Troie, qui à son tour, se trouve être une troll plus-séduisante-que-d'habitude . »

Il dit ça comme si ce genre de livres ne pourraient pas être publiés par des éditeurs actuels. Et, gars, sors du coin littérature de ta librairie et promènes-toi. Jette un œil à la table des best-sellers. Regarde les livres avec « Urban Fantasy » sur la tranche. Tu va en trouver un paquet des livres exactement comme ça. Et devine quoi ? Ces beautés ont traversé sans encombre le tas de gadoue traditionnel.

Pourquoi je m'en prends à ce type ? Principalement parce-que vous avez été si nombreux à m'envoyer ce truc débile (silly piece), ce qui prouve bien que beaucoup d'entre vous lisent le Wall Street Journal plutôt que les bloggers plus obscurs du site de NPR. (ils ont couvert ce sujet l'été dernier.) Je crois que certains d'entre vous me l'ont envoyé parce que vous êtes d'accord avec lui, parce que vous avez acheté un bout de ce terrain marécageux en Floride avec l'écriteau qui dit « Garde Barrières professionnels Nécessaire ».

Je déteste devoir vous le dire. Les lecteurs de Tas de gadoue dans les maisons d'édition comme cet « ami » de Mr Felten se sont retrouvés sans emploi il y a une dizaine d'année, quand les maisons d'édition traditionnelles ont fermées leur porte aux manuscrits sans « agents ». La pile s'est alors glissé dans les bureaux des agents, et les agents, qui n'avaient pas le temps de lire ce tas grandissant, l'ont simplement ignoré.

C'est pour ça que tant d'auteurs débutants se plaignent de ne jamais obtenir de retour de personne. Il n'y avait personne pour lire des manuscrits. Les auteurs qui ont réussi à se faire lire avaient déjà été découverts par ailleurs, à travers une forte carrière dans les « short stories » (histoires courtes) (en science-fiction, fantastique, et mystère) ou au travers de concours (comme le Golden Heart en sentimental). Parfois certains de ces auteurs, ceux qui ont de l'argent et/ou du culot (chutzpah), ont obtenu d'être présenté à un éditeur lors d'une conférence d'auteurs et « la carte de visite » , qui était comme la clé magique pour rentrer dans le royaume. L'éditeur ayant promi de lire quoique ce soit lui arrivant accomagné de la carte de visite originale (pas une photocopie).

Ah mais à entendre Mr Felten, ce système est merveilleux. Il ecrit, « Le garde-barrière vieux et étriqué est sensé être remplacé par le 'média social'. Mais les auto-publiés découvrent qu'obtenir l'attention de la foule une fois leur e-book sorti n'est pas facile. Ce qui mène à des efforts pour gruger (to game) le jugement du nouvel et amorphe réseau d'influence ».

Comme si le vieux système n'était grugé par personne. Des gens enseignaient dans des ateliers comment obtenir du garde-barrière vieux et étriqué un coup d'oeil au manuscrit d'un auteur inconnu. Pas de le lire, d'y jeter un oeil. Et si le mauvais garde-barrière le lisait, alors seule la persévérance de l'auteur pouvait faire publier le livre. Neuf garde-barrières vieux et étriqués ont refusé le premier livre de la série Harry Potter ( et je l'aurais fait aussi : ce premier chapitre n'avait pas de mise en place (setting), même une fois le livre publié). Dix-sept G-BVE ont refusé Journal d'un Princesse et vingt trois on décliné Dune.

Oh, attendez. Désolée. J'utilise des exemple de mauvaise fiction. Tournons nous plutôt vers la littérature, d'accord ? Et si on se tournait vers les seize VEG-B qui ont refusé Le Journal d'Anne Frank ou les vingt deux G-BVE qui ont refusé Les Gens de Dublin de James Joyce ?

Oui, ces garde-barrières vieux et étriqués savaient parfaitement ce qu'ils faisaient.

C'est ça le problème du vieux système. L'auteur devait continuer de chercher jusqu'à ce qu'elle trouve un  garde-barrière vieux et étriqué qui croyait en son travail. Puis ce pauvre garde-barrière vieux et étriqué devait encore convaincre les autres garde-barrières de la maison d'édition d'investir des dizaines de milliers de dollars dans l'édition de ce livre. C'était une sacré colline – et franchement, tous les livres l'ayant franchis n'étaient pas forcément bons. Je suis sûre que Mr Felten en conviendra : les éditeurs traditionnels ont sorti des tas d'immondices. Lui et moi ne somme sans doute en désaccord sur ce qu'est un immondice. Moi, déjà, non seulement je lis du sentimental, mais j'en écris aussi. J'apprécie les histoires de voyage temporel et d'elfes détectives, et j'en ai (dans mon rôle de  Garde-Barrière Vieille et Étriqué dans le « The Magazine of Fantasy & Science Fiction ») acheté quelques un de temps à autre.

Avoir un  garde-barrière vieux et étriqué n'empêche pas un mauvais livre d'être publié. Pas plus qu'il n'empêche une bon livre de passer inaperçu. Même avant la révolution des e-livres , il y avait beaucoup de fond sonore, et on attendais des auteurs qu'ils fassent la promotion, encore, et encore, et encore de leurs propres livres pour dépasser ce fond sonore.

Et maintenant ? Le fond sonore a t-il empiré ? Je ne le crois pas. Je pense même qu'il s'est calmé. En partie à cause de cela : la révolution des e-livres implique que les livres vont rester en cours (in print ). Le premier moyen pour attirer l'attention est par le bouche-à-oreille. Ça ne se fabrique pas, le bouche à oreille. L'industrie du film a essayé pendant des années, et ça lui est retombé dessus, spécialement depuis deux ans quand Twitter a commencé à grimper. Les ciné-mordus (Movie-goers ?) qui allaient voir les avant-premières d'un film attendu tweetaient soit que le film était bon, soit qu'il était nul. Le bouche-à-oreille se diffusant rapidement à travers le média social, s'est mis à déterminer les résultats box-office du week-end.

On s'est habitué au phénomène maintenant, ce qui explique pourquoi on peut entendre qu'un film avec un bon premier jour de lancement peut s'écrouler sur le week-end, mais ca été un vrai choc dans l'été Twitter de 2009.

Le même phénomène se passe avec les livres. Les gens s'en fichent de lire le dernier livre à la mode. Ils veulent un livre qui leur plaira. Les éditeurs traditionnels gèrent les livres comme des produits, les enlevant des rayons comme s'ils allaient pourrir après un mois. Alors il était impossible de bâtir un lent bouche-à-oreille.

Ce n'est plus le cas. Un bon livre va finir par remonter jusqu'en haut. Ca va prendre du temps, et aucune gruge du système ne donnera à un livre plus de succès qu'il n'aurait eu sans la gruge. Ça pourrait lui donner plus d'élan au démarrage, mais si ce livre ressemble en quoi-que ce soit à ce que j'ai vu dans le Tas de Gadoue, aucune quantité de tweet, d'auto-promotion, de critique par des pairs, ou de soldes ne le fera lire par des milliers de personnes.

Alors comment se faire remarquer de nos jours – en tant qu'auteur indépendant ou traditionnellement édité ? Il faut écrire un bon livre. Puis être patient.

J'en ai vu des blogs d'auteurs qui ont mis leurs livres sur Kindle, puis regardé les chiffre et se plaindre de deux trois ventes en un mois. Ouais, Ouais, se plaignent-ils, le mois d'après j'ai fait six ventes, et le mois suivant douze, mais dix-huit ventes en trois mois ne vont pas me rendre riche.

Et pourtant... le livre est sur une tendance montante. Ce qui veut dire que les trois lecteurs d'origine en ont probablement parlé à un ou deux amis qui ont lu le livre, et ces amis en ont parlé à leurs amis et ainsi de suite. 

C'est vrai, on ne devient pas riche dans l'année 2011 avec ces chiffres, mais avec un peu de patience, et la volonté d'écrire et publier d'autres livres (plutôt que de dépenser tout son temps en promotion), on peut se faire un petit revenu sur ce livre pour 2013. Et en 2015 on pourrait avoir assez pour dire adieu à son boulot régulier.

Ce qui est mieux que ce que font la plupart des auteurs publiés traditionnellement quatre ans après leur première édition.

Comment les lecteurs le trouveront-ils ? Ils lisent les critiques, regardent les billets sur les blogs, ou recherchent parmi les titres de leur genre favori. Ils écoutent leurs amis et regardent le petit algorithme sur la page d'un livre qu'ils ont apprécié, cet algorithme qui dit, Les gens qui ont acheté ce livre ont aussi acheté celui-là. Vous croyez que ça ne marche pas ? Avez-vous déjà regardé des livres qui apparaissaient à cause de cet algorithme ? Je parie que oui – et plus d'une fois.

Voici encore une vérité sur le Tas de Gadoue : le plus gros du tas est fait d'œuvres récital. Par ceci, je veux dire le seul et unique roman ou nouvelle que ce pauvre gars a écrit. Peut-être que c'était leur thèse. Peut-être ont-ils dû l'écrire (et l'envoyer) comme devoir d'Anglais (Français). En musique, ce genre de chose est appelée une œuvre récital. Quiconque ayant pris un cours de musique en a une – cette œuvre travaillée encore et encore jusqu'à devenir le meilleur que le musicien novice puisse donner. Ça pourrait être la seule chose que le musicien (maintenant confirmé) pourra jouer sur son (ancien) instrument, mais cette personne l'a appris, oh surprise (by gum), et la jouera dès qu'on lui en donnera l'occasion.

Oui, ces œuvres récitals arriveront sur les étagères d'e-livres. Et la plupart auront quelques téléchargements et ne se vendront pas. Ils vont gonfler les chiffres – ceux-là mêmes que des gens comme Mr Felten montreront pour prouver qu'il y a trop de titres auto-publiés – mais la plupart des gens ne les verront même pas. Les quelque personnes forcées de l'acheter (amis, famille) ne recommanderont certainement pas ces œuvres récital à leurs amis de lecture.

Et ces livres seront faciles à ignorer.

Mais les livres difficiles à ignorer seront ceux d'un auteur jusque-là inconnu qui aura écrit un premier chapitre du tonnerre. Quelque lecteur de « Toutlabas sur Plusloin » (Outer FarAwayFromHere)télécharge l'extrait gratuit, et quelques mois plus tard le lis. Il commande immédiatement après le reste du livre, reste levé toute la nuit pour le finir et arrive les yeux dans le flou au boulot le lendemain. Que fait ce lecteur ? Il raconte à ses amis de la Treès Grosse Usine de Toutlabas sur Plusloin qu'il n'a pas dormi à cause de ce super livre. Puis à la pause déjeuner, cinq de ces amis téléchargent l'extrait gratuit. Le cycle recommence à nouveau.

En qui allez vous avoir confiance pour vous recommander des livres ? En des Garde-Barrières Vieux et Étriqués comme moi qui ont des préjudices de lecture (« Pas de mise en place ! Mais à quoi pense donc cette Rowling ? ») qui les empêcheront de rentrer dans une bonne histoire ou dans vos amis qui ont adoré, adoré, adoré ce livre. Imaginez combien notre culture serait différente si  Garde-barrière Vieux et étriqué N° 10 avait aussi refusé Harry Potter.

Maintenant, imaginez ce qui se serait passé si l'e-publication avait existé fin 1990, quand Rowling a commencé. Elle serait quand même plus riche que la reine, mais 7 fois plus riche que maintenant car elle gagnerait ça en plus en royalties. Et on aurait peut-être pu lire à propos de ce cher vieux Harry Potter deux ans plus tôt.

On en aurait entendu parler par des amis qui seraient restés levés toute la nuit, incapables de reposer le livre.
Oh, attendez ! C'est comme ça qu'on en a entendu parler. Je ne sais pas pour vous, mais c'est par la recommandation d'amis, ayant les même préjugés que moi pour le lecture, qui m'ont dit « Le début est un peu fouillis (rough) mais donne lui un chapitre ou deux. Tu vas adorer ce livre » que j'ai commencé à lire Harry Potter. Tous les livres Harry Potter.

Nous sommes tous les garde-barrière les uns des autres. Nous l'avons toujours été. On ne va pas perdre les garde-barrières de l'édition traditionnelle, même s'il y en aura moins. Si nous voulons émuler Mr Felten et ne jamais souiller notre liseuse avec de l'auto-publié, nous aurons encore l'option d'acheter des livres publiés traditionnellement.

Il est probable que la bibliothèque de la plupart des liseuses des lecteurs ressemblera à la mienne – un mélange de livres auto-publiés et traditionnellement publiés. Le pourcentage entre auto-publié et traditionnellement publié changera selon les recommandations d'amis et le type de lecture qui nous font vibrer, mais il y aura toujours probablement un mélange.

Ce n'est pas que je suis un lecteur moins snob que Mr Felten. Je suis juste d'un snobisme différent. Et vous aussi.

Il y a suffisamment de livres pour chacun de nous. Plutôt que se plaindre du fait que plus de livres seront publiés, plutôt que de craindre que les bons livres seront écrasés sous les immondices, peut-être devrions-nous accepter que la révolution est sur nous et que c'est une bonne chose.

Parce que c'est ça l'autre point totalement ridicule dans le papier de Felten – le titre. Si le blog du Wall Street Journal fonctionne comme la plupart des journaux, le titre pourrait ne pas être de la faute de Felten. Ce pourrait être un autre correcteur snob (garde-barrière!) qui a collé ce titre sur son travail :

Protégez/Aimez/Profitez de vos éditeurs, ils vous manqueront lorsqu'ils auront disparu.

Mais ils ne vont nulle part. Ils ont quelques luttes devant eux, et de nouveaux éditeurs vont apparaître. Mais les livres reliés n'ont pas disparu quand les poches sont arrivés. Plus de livres accessibles à plus de gens ne veut pas dire que l'apocalypse arrive.

Ça veut juste dire que les garde-barrières vieux et étriqués risquent de perdre le contrôle de la conversation.

Et sérieusement, où est le mal là dedans ?

1 comment:

  1. Article, et trad, rafraîchissant. Je découvre votre blog, avec plaisir.
    M.

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