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Wednesday, October 19, 2011

Mon livre, mon bébé !

Encore vu il y a quelques jours, "La question des DRM est difficile. Quand on est auteur, on ne veut pas vraiment lâcher son bébé dans la nature  j’en sais quelque chose !".
Et là, moi, je fais tilt, je rebondis, je bouillonne, je fulmine, et puis, finalement, je laisse passer...
Oui, parce que les discussions à n'en plus finir sur les DRMs, il y en a eu, il y en a, et il y en aura encore.

Mais là, aujourd'hui, je relis ce commentaire, et me dit : (petite et fluette voie intérieure) "Mais, elle est intéressante cette analogie dites moi !"
Et me voilà avec un nouveau billet à écrire.

Allez, étudions son histoire, à ce livre.

La conception est finalement assez simple : C'est un désir chez l'auteur, qui la débute, et par la rencontre d'une idée, et d'un talent démarre la création d'un manuscrit. Ensuite, c'est le temps qui fait les choses : disons neufs mois, pendant lesquels le manuscrit grossit, devient de brouillon très grossier qu'il est au début quelque chose de plus en plus fin et complexe. Puis vient la naissance, avec la première "sortie" du livre, le premier jet est terminé. Maintenant vient une phase pendant laquelle l'auteur l'éduque, en bon parent bienveillant, le relisant, et corrigeant ses fautes les plus grossières, avec tout l'amour qu'il peut avoir.

Mais bientôt, arrive l'heure de la rentrée, et avec elle un premier déchirement, où le livre est confié sous la bonne garde des relecteurs (professionnels ou non). Et là, le livre va devoir se confronter à l'opinion et l'avis de personnes extérieures à son cercle familial. Sans doute cela va t'il donner lieu à quelques mises au point, explications, ou au contraire encouragements dans un sens ou un autre. Bref, l'éducation d'un livre n'est pas chose aisée, et s'il ne faut pas le brimer en lui ôtant toute personnalité, il ne faut pas non plus le laisser donner trop grande liberté, et donc lui apprendre à se plier aux règles de bonnes conduites : syntaxe, grammaire, style etc...

Enfin, à l'issu de cette enfance, arrive le grand jour ! La Majorité Publication ! L'envol de l'enfant, maintenant adulte !
Finis les contacts restreints avec le monde, il doit partir à sa découverte, et créer sa propre histoire.

Elle est belle cette histoire de livre non ? Un enfant devenu indépendant et quittant ses parents...

Mais du coup, cette question lancinante : c'est quoi cette laisse qu'on lui a mis ? Ce boulet qu'il traine ? Ces DRMs à la C.. ?
Laissez le libre bon sang !
Laissez le partir !
Il est grand, adulte !
C'est votre enfant ! Pourquoi tenez vous à le garder dans cette cage, même dorée, que vous lui avez construite ?

7 comments:

  1. Cet article franchement bon m'inspire une réponse (que je mettrais peut-être en billet)

    Il est de ces parents abusifs que ne veulent pas voir leurs enfants loin d'eux. Peur de les voir tourner mal, peur de ne rien contrôler. C'est idiot, même p^rès d'eux - souvent près d'eux - il leur arrivera des malheurs.

    Et puis il y a la mafia (ouais jvais faire un billet, je tiens plus !)

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  2. Intéressant, mais je me sens complètement à la masse. Je ne sais rien des débats sur les DRM. Et surtout, je crois qu'un livre n'a rien à voir avec un bébé: on ne procrée pas dans le but de se faire du pognon (au contraire, il faut s'attendre à investir sans retour, élever un enfant c'est une économie qui tourne à perte), alors qu'en écrivant un livre, si. La seule question qu'il y ait du sens à traiter, c'est: quelle est la voie vers un maximum de blé? Ce n'est pas forcément les DRM, tout à fait d'accord (je n'en sais pas assez pour me prononcer). Mais ce n'est pas non plus "laissez libre". À un moment, il faut le trouver, ce moyen, ne serait-ce que mécanique, de faire passer l'argent de la poche des autres à la sienne. ;)

    Il n'y a pas de main invisible du marché; le XIXème siècle, c'est fini.

    Un livre, ça ne grandit pas; c'est plutôt comme une vache à lait que t'as pas envie de voir prendre la poudre d'escampette. Et en fait, au contraire de ce que tu dis, c'est uniquement une fois "adulte"/publié que le livre peut être vendu/exploité, et que t'as donc intérêt à t'y accrocher des deux mains. Avant ça, who cares?

    D'ailleurs les mythes concernant l'écriture d'un livre vont bon train, à ce que je vois. Si l'auteur s'auto-édite, par exemple, c'est après la publication qu'il faut qu'il soit là, aux côtés de son "bébé"... L'écriture, en comparaison, c'était fastoche. Des tas de gens sont capables d'écrire un livre. Le vendre, voilà qui est beaucoup plus difficile. Un livre s'écrit tout seul bien plus qu'il ne se vend tout seul, ça me paraît une évidence. À la rigueur, si on voulait vraiment garder l'analogie avec le bébé/l'enfant, je dirais que la publication est le vrai moment de la naissance. C'est là que le livre a le plus besoin de nous concrètement (et que laissé à lui-même il mourrait presque immédiatement), en même temps que le moment où il commence à interagir avec le monde. Du reste, un enfant est indépendant bien avant la majorité, hormis légalement (mais la loi sur la majorité est une règle arbitraire de protection/précaution, finalement un peu comme les DRM, non?).

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  3. Je plussoie cette analogie, bien vue et bien pensée.

    Mais si on est censés ne pas faire des enfants pour soi, l'auteur n'écrit-il pas pour lui en premier lieu ? Je veux dire que ce débat des DRM rejoint facilement le débat usé, malmené, ressassé, éculé du "pour qui écrit-on" (et pour quoi) ?

    Enfin, je sais bien que c'est difficile d'abandonner son bébé à l'inconnu, mais c'est comme ça qu'il a le plus de chance de faire son chemin...

    Môme, grandis. Non, vraiment, j'aime beaucoup cette analogie, très juste.

    @eienblog : par contre, je galère à trouver le lien avec la mafia...

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  4. Asiamorela, je te remercie pour ton intervention. Et OUI, tu as raison, mon analogie est (comme toutes finalement) foireuse. Mais ton commentaire, ,tout comme ceux de Jean-Philippe Vest source de ce billet http://lesoufflenumerique.wordpress.com/2011/10/17/le-kindle-nouveau-est-arrive/), montre bien une chose : les motivations pour écrire sont au moins aussi diverses que les auteurs.

    A un extrême, nous avons l'écrivain qui écrit "pour l'art", et tant pis si c'est pour vivre dans la misère. De l'autre côté, on va trouver l'écrivain "mercenaire", qui écrit uniquement pour le pognon, sans aucun "amour" pour son texte.

    Et si je parle d'extrêmes, c'est aussi parce qu'entre ces deux, il y a une infinité d'intermédiaires.

    Par contre, bien sûr tu abordes aussi des sujets pour lesquels mon analogie montre clairement ses limites: tout l'aspect vente, ainsi que la "promotion" pour les auto-publieurs y est complètement passé à la trappe.

    Mais puisque tu semble t'intéresser à l'auto-édition, le constat que j'ai, et qui rejoint le tien, est que pour peu qu'un livre auto-publié soit bon le principal obstacle à son succès "commercial" est l'"obscurité" qui l'entoure, à charge de l'auteur de le mettre en lumière auprès de "son" public.

    Mais tout frein à cette "mise en lumière" aura un impact direct sur cette potentielle rencontre entre le public et le livre.
    Et les DRMs, soit directement en empêchant la diffusion "immédiate" du livre, soit même indirectement en "rebutant" des acheteurs potentiels tels que moi, sont nécessairement des obstacles à cette découverte, donc un mauvais pari pour l'auteur.

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  5. Hello

    Note en passant : les auteurs n ont pas leur mot à dire en ce qui concerne les drm, les éditeurs les imposent.
    M

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  6. Oui M, sauf lorsque l'éditeur c'est l'auteur... Et certains éditeurs (loués soient ils) ne les imposent pas.

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  7. Ah oui dans ce cas...
    Malheureusement encore une minorité d éditeurs sont assez éclairés sur cette question
    M

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