Thursday, March 28, 2013

Quelques lectures en Français

Je viens de finir un livre, et me dis que décidément, ça fait longtemps que j'ai aps écrit de chronique de lecture.

Pas de pot, c'est pas encore pour aujourdhui.
Je vais juste mettre quelques notes vites faites.

Donc mes petites lectures...

Réalités Virtuelles de Pierrick Messien.
4* pour un recueil de nouvelles sombres, toutes dans le même univers. Moi qui n'aime pas d'habitude les nouvelles, j'ai été bien accroché par celles là. M'a rappellé un peu dans cette ambiance sombre Wool de Hugh Howey

Le chemin du retour de Neil Jomunsi
On parlait de nouvelles, et celle ci est également réussie. Beaucoup de surprises dans ce conte "initiatique", avec un travelling sans cesse déroutant.
Je suis rentré dedans au premier degré, et n'ai pas cherché plus loin. Il faudra que j'y retourne, chercher toute la réflexion et la subtilité qu'on sent poindre derrière. 3 bonnes *, service à suivre.

Plongée sur Rlyeh par Loïc Richard
Un LDVELH dans la collection Rendez-vous au 14 des Studios Walrus.
Du Cthulhu classique, très classique, de bonne facture, mais sans la touche d'humour marque de fabrique du Walrus. Ca m'a manqué. 3*.

Le Sang des 7 rois de Régis Goddyn
Rah que c'était bon. Un bon livre médiéval fantastique. Qui partait médiéval tout court d'ailleurs, dérivant doucement dans le med-fan, remettant petit à petit en cause tous ce qu'on pensait acquis comme historique...
4,5 * . J'attends la suite avec impatience.

Tuesday, March 26, 2013

On dit auto-publié !

Juste une copie pour mémoire et rappel ultérieur d'un commentaire que j'ai écrit chez Pierrick Messien sur son billet On dit auto-édité ou auto-éditeur ? (que je vous invite à lire):

N'importe quoi !! La seule appellation possible est auto-publieur, et ce, même si le mot publieur n'est pas français.

De toute façon, s'il n'existe pas, il faut l'inventer. J'en parlerais à Bernard Pivot un de ces jours.
Pourquoi préférer "publieur" à "éditeur" ? Parce que là où l'anglais utilise 2 mots différents, le français utilise un mot unique pour deux catégories de métiers bien distincts : 1) le conseil/relecture/correction etc d'un texte (editor), et 2) la commercialisation de ce texte (publisher).
Evidemment, il y a des recoupements entre les deux, qui "justifient" si besoin l'agglomération sous le terme "éditeur" en Français, Mais quand on parle d'auto-édition, on suggère que l'auteur se relit-corrige lui-même, sans regard extérieur critique.
Or il est de la responsabilité du "publieur" (qui commercialise le texte) de l'assurer de la qualité du produit qu'il met sur le marché, et cela implique au moins quelques relectures extérieures (pas forcément pro, mais nécessairement critiques).

Voilà donc pourquoi je préfère l'utilisation d'auto-publieur à celle d'auto-éditeur : le premier revendique clairement une approche professionnelle, ne pas confondre avec commerciale (même si c'est parfois conjoint), de la publication (et donc une qualité au moins commercialisable), alors que le second privilégie son égo et sa conception peut-être de l'art ou de la littérature.

Sunday, March 24, 2013

J'suis snob

Contrairement à Boris Vian, je ne suis pas poète, mais tout comme lui, je suis snob.


(source : http://www.boris-vian.net )

Et oui. Je ne lis QUE numérique. Le papier ne m'inspire que révulsion.
Mais pas n'importe quel numérique ! du 100% epub ! Sans DRM !
Je conserve précieusement mes livres dans ma bibliothèque Calibre, et ne conçoit pas de les sauvegarder autrement.
Je ne laisse pas une quelconque tablette s'approcher de moi, seule une liseuse convient à ma lecture, une liseuse de dernière génération, qui éclaire par dessus, et non par dessous. Le rétro-éclairage, c'est tellement vulgaire.

Et je choisis soigneusement mes lectures, évidemment. Que du livre homothétique. Sans fioritures ou autres enrichissement superflus. La pureté de la lecture, c'est tellement ça.
Si j'achète du livre-application, c'est pour ma fille. Elle a le droit d'apprendre... Encore cette année, l'année prochaine elle passera à de la vraie littérature.

Et puis moi, je ne lis pas n'importe quel crétin qui se voudrait auteur ou sélectionné par ces marchands de culture au rabais. J'ai ma petite sélection d'éditeurs audacieux et indépendants. L'un d'entre eux d'ailleurs fait une entorse à ses principes pour me mijoter des petits livres coquins, rien que pour moi. Ça c'est l'amitié ! Ou alors carrément, je me lance et déniche chez les anglophone quelques perles rares qui décidément prennent avec courage le risque de s'auto-publier.

Et bien entendu, contrairement à la grande foule, je ne vais pas chez ces grands libraires qui assurent la promotion et la diffusion du livre numérique. On est si bien entre nous. Non, je vais carrément chez les grossistes. Une petite virée pour s'encanailler c'est tellement rafraîchissant.

Et puis j'ai mon petit groupe de discussion entre amis de bonne compagnie. Tous très snobs, comme moi...

Mais je ne sais pas si c'est un défaut à soigner ou une qualité, globalement ou par petits bouts, petits travers ou orgueils puérils.

Coucou les copains !!! (et merci pour l'inspiration !!!)

Lettre aux héritiers ReLire

Jeudi, j'ai vu dès l'ouverture de ReLire que certains membres de ma famille étaient concernés. En effet, un de mes arrière-grands-oncles (ou quelque chose comme ça, je ne connait pas assez ma généalogie) a vu publié plusieurs dizaines de ses livres, et 5 d'entre eux font parti des "élus" pour la numérisation.

Je suppose que vous connaissez mon aversion pour le dispositif "livres indisponibles",mais j'avoue que si, dans un premier temps, j'ai été choqué à l'idée que les livres concernés puissent être numérisés comme ça, dans un second temps, je me suis demandé si les héritiers (le monsieur est décédé il y a quelques années) ne trouveraient pas plus confortable de laisser faire. Dans tous les cas, c'est à eux de faire ce choix, et au minimum de se faire inscrire comme AD des-dits livres pour toucher la compensation prévue par la loi.

C'est pour cela que j'ai écrit le mail suivant à mon père et oncles et tantes, qu'ils fassent suivre à qui de droit.

************

Chers tous,

Comme vous le savez sans doute, je suis un lecteur "numérique" depuis un ou deux ans. Ce que vous savez peut-être moins, c'est que je m'intéresse de près aux chamboulements apportés par le numérique au monde du Livre.

C'est donc avec intérêt que j'ai suivi l'année dernière un certain nombres de débats et de décisions autour du projet (puis adoption) de loi sur "l'exploitation numérique des oeuvres indisponibles". L'objectif du dispositif est d'encourager la numérisation des oeuvres indisponibles du XXeme siècle, afin d'en permettre une nouvelle diffusion et conservation, les revenus étant censés être répartis entre l'auteur (ou ses héritiers/ayant droits) et l'éditeur qui assurerait numérisation et exploitation commerciale. Si l'objectif est louable en soit, un certain nombre d'analyses (avec lesquelles je suis d'accord) pointaient des problèmes dans le dispositif, entre autre sur un déséquilibre en faveur des éditeurs face aux auteurs. Déséquilibre d'autant moins compréhensible qu'il donne priorité à l'éditeur historique, celui-là même qui aura manqué à ses obligations de commercialisation continue si l'oeuvre est effectivement indisponible.

A vrai dire, à l'époque, si j'étais contre le principe de cette loi, je ne me sentais pas directement concerné. Mais ça a changé avec le lancement effectif du système cette semaine : En effet, avec la parution de la première "liste" des œuvres proposées pour ré-exploitation numérique (sur le site Relire.bnf.fr ) : sur la recherche de [mon nom de famille], on obtient 6 résultats : 5 livres d'[XXXXX], et 1 compte rendu de réunion, rassemblé par [YYYYYY].

Les personnes concernées par ces livres (mais aussi par les autres livres "familiaux" comme [ZZZZZZZZZ]) devraient à mon avis se pencher attentivement sur la question de savoir s'ils souhaitent laisser les sociétés de gestions et éditeurs historiques gérer la numérisation, ou s'ils préfèrent s'en occuper eux même, directement (la publication d'un livre numérique est à la portée de tout un chacun), ou en cherchant un nouvel éditeur. Dans un cas comme dans l'autre, il faut se manifester auprès de la SOFIA pour être certain qu'ils aient les coordonnées du(es) membre(s) de la famille  concerné(s).

Il faut aussi noter que le moment le plus favorable et facile pour un auteur (et la seule pour les Ayant-Droits ou Héritiers) de retirer un livre du dispositif est la période de 6 mois après l'apparition du livre dans la liste. Pour les 6 livres concernés, le "compte à rebours" est déjà lancé. Et qu'il redémarrera peut-être pour d'autres livres l'an prochain.

Note le 29/05/2013 : Complété avec la "nouveauté" issue du décret d'application de la possibilité réduite pour les héritiers pour retirer le livre : les 6 premiers mois uniquement. Pas de retrait pour droit moral ultérieur pour eux.

Je suis à la disposition de tous pour répondre (avec mon point de vue sans doute partial) à ceux qui auraient des questions, et/ou rediriger vers d'autres sources, d'un côté comme de l'autre du débat.

Bisous à tous !

[Mon Prénom]

PS: encore quelques liens sur le sujet :
http://n.survol.fr/n/relire-a-relire
http://scinfolex.wordpress.com/2013/03/22/accords-auteursediteurs-sur-le-contrat-dedition-un-meilleur-equilibre-vraiment/
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3447
http://ledroitduserf.wordpress.com/2012/06/19/interview-dayerdhal-par-actusf/

Tuesday, March 12, 2013

La french touch de l'impression numérique

Mes lecteurs réguliers le savent, je regarde beaucoup ce qu'il se passe de l'autre côté de l'Atlantique (et de la Manche) en ce qui concerne la publication numérique. Et je le faisais déjà bien avant le démarrage effectif de l'offre numérique française. C'est pour ça que la première fois qu'on m'a parlé de "code" en ce qui concerne les ebooks, j'ai dû avoir les yeux GROS COMME ÇA.

Bigre, du code, dont on ventait la médiocrité (ou pire), dans les ebooks ? Jamais je n'avais vu ça dans mon expérience de lecteur numérique. Dans les forums anglophones que je fréquente, lorsqu'on parle de la transformation à partir d'un texte brut, pour en faire un ebook, on parle de formattage, et la plupart du temps, peu importe vraiment la beauté ou la pureté de ce qu'il contient, un rendu correct est déjà largement suffisant.

Exception culturelle ? 

Et voilà que je découvrait dans le monde Francophone une exception (culturelle ?) : des gens qui se font un point d'honneur de faire des ebooks aussi beaux sous le capot qu'à l'extérieur. Et non pas de l'esthétique à tout prix, mais surtout du fonctionnel.

Dans un premier temps, il faut bien le dire (et pardon les gars), j'ai pensé :
"Mais qu'est-ce qu'on en a à foutre, ce qui est important, c'est le texte bordel.".

Et puis plus ça va, plus je me rends compte, en effet, qu'en deçà d'un certain niveau, le texte est complètement desservi par l'impression. Et là je ne parle que du visible. Dans l'invisible, j'ai eu aussi des mauvaises surprises, avec des textes illisibles du fait de lenteurs inacceptables  lors du parcours du livre. A l'opposé, dans certains cas, une mise en page de qualité va sublimer le texte.

Voilà où j'en suis maintenant. Avec d'un côté anglophone, une très grande majorité de la production tout juste formattée "correctement". Et chez nous, des artistes/artisans du CSS, du HTML5, de la typographie et du design des ebooks.

Ben ouais, c'est pas bo, mais ça marche... non ?

D'un autre côté, il faut bien avouer que "l'impression numérique", c'est un poste de coût sur lequel les publieurs (auto ou non) font souvent au plus meilleur rapport qualité-prix, avec une pondération plus importante sur le prix. Par exemple j'ai lu il y a peu de temps un très bon ebook d'un bon éditeur dont le formattage laisse à désirer et qui m'a en partie gêné dans la lecture. C'est vraiment dommage.

Chapeau bas donc aux imprimeurs numériques : LecteurEnColère, Chapal&Panoz, Walrus, Gwen Catala ... et tous les autres que je ne connais pas. Puissiez-vous continuer à améliorer la lecture des livres sur lesquels vous travaillez, et convaincre les publieurs de faire plus attention à cet aspect là du livre numérique.