Monday, September 26, 2011

C'est quoi un pavé numérique ? Appel à tous !

Quand j'achetais un livre papier, j'avais certaines habitudes d'achat : Je regardais l'auteur, la couverture, le résumé, le "format" du bouquin, son prix...
J'ai transposé la plupart de ces habitudes pour le livre numérique, mais l'électronique nous prive d'un de ces indices : le format.

Lorsque je considère un livre papier, je regarde ses dimensions physiques (taille et épaisseur), et son contenu :nombre de pages, taille de police et espacement. Ça me permet de me faire un idée de la "longueur" et du temps que je passerai à le lire. Je sais d'expérience que je préfère habituellement les livres plus longs, et vais donc privilégier ceux-ci, mais selon les genres et l'envie, peu en choisir d'autres en dehors de ma "zone de sécurité".

Je sais que je suis loin d'être un cas isolé, même si un nombre de lecteurs considèrent au contraire que la longueur d'un livre ne doit pas rentrer en ligne de compte dans son choix. Pour eux, ce qui importe c'est la qualité intrinsèque du texte, avec pour preuve "Le vieil homme et la mer", un chef d'oeuvre plus proche de la nouvelle que du roman.

Dans tous les cas, pour un lecteur, ce critère est difficile à appréhender en numérique : les indices habituels (nombre de pages physique, et formatage) ont perdu leur sens. 
La taille de fichier, trop dépendante des fichiers graphiques/multimédia inclus, est très trompeuse et peut donner lieu à des "filouteries" de la part d'auteurs peu scrupuleux, et peut donc déjà être écartée.
Le nombre de pages physiques peut être manipulé, car sans les informations de formattages (police, mise en page), il ne signifie pas grand chose.
Un "nombre de locations" à l'Amazon est aussi complètement artificiel, et peut être écarté.

L'indicateur le plus "probant" est pour moi le nombre de mots. Vérifiable facilement, pour les textes purs, il relaie complètement la longueur du livre. Par contre, le lecteur a bien plus l'habitude de compter en "pages", et un nombre de mots ne lui dit rien. 

Pour répondre à ce besoin d'évaluer la taille du livre, je proposerai donc à TOUS nos amis "fournisseurs" d'ebooks de converger vers la définition d'une "page d'ebook standard" composée par exemple de 250 mots. 
Je sais que 250 mots est tout à fait arbitraire, mais c'est rond, facile à convertir de mots en pages, et assez proche de ce qui se fait sur papier.

Si tous les fournisseurs (éditeurs, auto-publieur, et/ou détaillants numériques) ajoutaient dans les (méta-)données de description des ebooks ce nombre d'"équivalent pages"(épages/epage), ce serait ca de plus pour les acheteurs...

Dernière note : Et aussi, lorsque vous définissez ce nombre de pages, n'oubliez pas d'enlever TOUT ce qui n'est pas directement lié au livre : Sommaire, bonus (extraits d'autres livres etc...)

12 comments:

  1. Amusant... Si effectivement l'épaisseur d'un bouquin papier me ferait hésiter (ou non) à acheter un livre, celui d'un numérique n'a pas d'importance. Je juge "roman", "novella", "nouvelle" et du résumé.
    La durée de lecture, au fond, sera ce qu'elle sera (quelques heures, un jour, une semaine...)
    Mais je n'achète pas parce que c'est un pavé de 500000 mots ou une nouvelle de 6000 mots
    (si le prix convient évidemment : 6000 mots à 6€, je le prendrais certainement mal après coup à moins qu'ils soient extraordinaires au point qu'ils changent ma vision du monde !)
    Au fond, en tant que lectrice, je ne me suis jamais posé la question de la longueur d'un ebook...

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  2. Paumadou : merci pour ce message. Tu rejoins les 18 % du sondage que j'ai "lancé" sur un forum américain concernant ce sujet.
    (http://www.kindleboards.com/index.php/topic,84891.0.html)
    Mais comme tu le dis, "Si le prix convient..." Comment peux-tu en juger à priori si "le prix convient" si tu n'as pas l'information à la base ?

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  3. Bon, j'ai lu l'article hier sans vraiment y réfléchir. Il est vrai que je n'ai jamais eu la mauvaise expérience d'être déçu par l'épaisseur d'un livre numérique... Et en réalité je trouve ça très important, autant pour le lecteur que pour l'éditeur !

    En effet, si un lecteur se sent floué face au peu de contenu d'un livre numérique qu'il vient d'acheter, il risque de qualifier l'éditeur d'arnaqueur, pas forcément à raison, et de faire de la mauvaise pub.

    Je pense qu'en numérique, les textes courts sont généralement plus populaires, voilà pourquoi le problème ne s'est peut-être pas encore posé. En revanche, il est certain que des livres plus "épais" peuvent trouver leur succès en numérique, et il est vrai que sans un indicateur sur le nombre de pages, ça risque de poser problème...

    Au-delà, évoquant les "longs livres", je trouve qu'il y a également un problème de prix. En effet, quel que soit l'épaisseur du livre, je pense que la barrière du prix reste la même. Le consommateur préférera donc acheter deux livres courts à 5 euros plutôt qu'un livre à 10 euros, même s'il fait trois fois la longueur des deux livres sus-cités.

    Si on parle en termes de "rentabilité" d'écriture, le numérique fait donc que l'auteur a tout intérêt à écrire du court, ce qui est dommage.

    L'epage pourrait donc en effet être une sorte de label de qualité qui soulignerait "certes ce livre fait deux fois le prix d'un livre habituel, mais sache poto lecteur qu'il a trois fois plus de contenu ! A bon entendeur..."

    Bref, je suis ton idée d'epage ! Longue vie à l'epage !

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  4. Merci sediter. Même sans aller jusqu'à un "label", une "mesure" commune permet de comparer deux produits.

    Alors qu'il peut être utilisé pour s'assurer d'éviter les "tricheries"( C'est un peu pour ca que le poids du pain est indiqué chez le marchand, le "volume" d'un verre d'alcool dans les bars/cafés/restaurants), il peut aussi être utilisé pour choisir la "qualité" : pourcentage de cacao dans le chocolat ou de matière grasse dans les laitages.

    A chacun son choix. Le principal est d'informer !

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  5. Et au cas où on se méprendrai sur le sens de mon commentaire précédent : Loin de moi l'idée de "banaliser" le livre. Lorsque vous achetez une oeuvre d'art, se pose malgré tout à un moment à un autre la question de ses dimensions pour savoir où vous allez la présenter ou la ranger !

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  6. Mais une oeuvre d'art, tu la mets sur une étagère ou sur un mur, difficilement dans une liseuse ;) (et étrangement, moi, j'ai jamais considéré la taille, surtout le prix avant d'acheter des oeuvres d'arts, parce que c'est surtout ça qui est le premier facteur, ça a beau me plaire, entre un tableau à 20-30€ et un 250€, je sais faire le choix du porte-monnaie malheureusement. La taille après, la plupart ne sont pas démesurées et rentrent dans tous les salons ;) Si ça me plaît et que j'ai envie d'y mettre les sous, je trouverai toujours un moyen de le caser chez moi - je te raconte pas le carton plein de peluches d'art que j'ai dans mon placard, ni des 2 lithos gigantesques qui ont attendu 6ans avant d'être encadrées et accrochées au mur...)

    Donc pour préciser : je ne me suis jamais posé la question sur la longueur d'un roman numérique parce que je n'ai jamais acheté un roman hors de prix et que je n'ai jamais regardé le nombre de pages/taille avant l'achat (bon si, des gallimard, y'en avait deux et pis des DRM, mais je connaissais le contenu, la longueur - ayant vu les bouquins en librairie, et puis connaissant l'auteur, j'ai payé cher mais j'en avais envie... et puis mince quoi, j'ai le droit d'avoir des contradictions !)

    La première fois, j'ai acheté un roman chez Numériklivres, j'avoue être tombé des nues en voyant qu'il ne faisait QUE 68 pages affichées sur ma liseuse(bon comme le réglage des caractères me faisait faire une page sur 2 ou 3, ça a doublé le volume du roman...), j'ai eu un léger problème (de pur consommatrice matérialiste) qui était : j'ai payé ça X€ et y'a QUE 68 pages ?
    Sauf qu'une fois fini, ben je n'y ai plus repensé : j'avais aimé, je ne regrettais pas.

    Pour choisir, voilà le problème : il faut que le livre me plaise et je ne regretterai pas les X€ après coup. Même les gallimard, je ne regrette pas le prix que j'y ai mis.
    C'est une question de bon choix : extraits, auteur (s'il est inconnu, on peut voir s'il a un blog ou autres), éditeur (parce que ça compte, je sais que certains éditeurs ont des choix qui ne me plaisent pas), conseils d'autres lecteurs (pour le numérique, en fait, je n'ai choisi qu'un seul livre d'après une critique lue sur internet... je n'aime pas les critiques des blogs littéraires, la plupart ne disent rien ou ne sont pas vraiment critiques...) et puis le prix (si je connais l'auteur, je payerai facilement plus cher que s'il m'est inconnu)

    Je suis consciente qu'il faudrait une mesure parce que certains n'ont pas de moralité et qu'ils vous vendent les mots au prix de l'or (mots est plus parlant que pages ou caractères... mais c'est parce que je baigne dans le méchant vilain modèle américain qui compte les mots avant le reste), certains envisagent le temps de lecture moyen (12-15000 mots pour 45min-1h environ), c'est un autre système qui ne conviendra pas à tous non plus...
    Et au final, je ne sais pas si ça m'incitera plus à acheter ou pas.

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  7. Le fait est que selon le "genre" de livres ou le type de lecteurs, certains sont plus "portés" sur les livres longs. C'est le cas notamment de beaucoup de lecteurs "Fantasy".
    C'est une histoire de goûts...

    C'est comme les étiquettes sur les aliments : plus tu en sais, mieux tu peux choisir.

    Je ne sais plus si tu lis l'anglais, mais si oui, cette "réécriture" de paroles est hilarante :
    http://jimhines.livejournal.com/591660.html

    (sur l'air de "Baby Got Back" http://www.youtube.com/watch?v=kY84MRnxVzo
    )
    (et non, je n'en ferais pas la traduction ! :-) )

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  8. Pourquoi pas l'idée me semble bonne, mais comment comptez vous ? un logiciel de calcul, à l'ancienne nbrmots/250 ?, çà a l'air bête comme question, mais si vous aviez une astuce, cela m'aiderait ;-)

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  9. Moi, je prendrais bêtement nombre de mots (du livre cf la note auxiliaire) et je diviserais par 250.
    Mais non, je n'ai pas d'astuce...

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  10. oui moi aussi je n'avais trouvé que cette solution, donc on fera comme cela, j'adopte donc l'epage pour mes auteurs.
    Merci pour la réponse,

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  11. Je plussoie TheSFReader. C'est une chose qui m'a aussi fait réfléchir ces dernières semaines. J'ai acheté plusieurs eBooks et me suis dit après lecture : "c'est un peu court, jeune homme". L'épaisseur du livre rentrait rarement en ligne de compte lors de mes achats papier mais j'ai l'impression que le numérique est parfois prétexte à diffuser des textes "trop courts". Quand j'ai envie de lire un roman, je veux lire un truc de 250p, pas une grosse nouvelle...

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  12. Je surplussoie TheSFReader et E-JBB. "Le numérique est parfois prétexte à diffuser des textes trop courts." C'est la dérive inévitable d'un format sans pages. Pas de repère, pas d'appréciation du texte dans sa globalité. C'est pour moi l'un des inconvénients majeurs de l'ebook vis-à-vis du papier.

    L'e-page est une bonne idée. Je vois déjà les longs cris d'agonie des pro-papiers (ou plutôt devrais-je dire des anti-numériques, car je suis pro-papier et pro-numérique : oui, je mange à tous les râteliers) auxquels on enlèvera le seul repère qu'il leur reste de leur livre papier. Repère tout relatif certes puisqu'en fait, ils ont beau acheter un livre qui a 275 pages numériques, ils ne les verront jamais.

    Il va donc falloir créer de nouvelles habitudes et habituer son esprit à penser en signes ou en mots au lieu de penser en pages. C'est toute une éducation à refaire. Mais je ne pense pas que ce soit si difficile de faire adopter ce genre d'idée et d'habitude : les gens ont besoin de repères. Quand ils s'apercevront que les leurs sont obsolètes, ils n'hésiteront sans doute pas à s'en créer de nouveaux. L'e-page est un concept qui prend tout son sens et c'est maintenant qu'il faut le mettre en place, avant qu'on ne prenne trop de mauvaises habitudes...

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