Friday, December 23, 2011

DRM, l'exception culturelle Française

Hier, Immateriel a publié un billet sur les DRMs : LE DRM SOCIAL DANS LES CIRCUITS PROPRIÉTAIRES.
Comme d'habitude, je suis allé le lire en essayant de comprendre.

Et en fait, j'ai compris, c'est tout simple !


J'avais tout faux, c'est pas le marché Français qui était en retard, c'est les autres. Nous avons la chance d'avoir quelques auteurs, éditeurs, distributeurs, libraires, même des éditeurs papier, qui ont compris que les DRMs ça ne marchait pas et qu'il fallait pas gonfler les clients avec ce truc immonde.

On peut noter aussi que certains, même convaincu de l'inutilité des chaines DRM, sont sans doute tenus par contrat avec ceux qui sont en amont d'eux dans la chaîne de proposer une protection technique, qui n'est du coup pas toujours de leur choix.


Et eux alors ?


Pendant ce temps là de l'autre coté de l'Atlantique, les éditeurs de manière globale s'en foutent, ou estiment  que payer à Adobe un max de thune c'est pas grave, que la DRM c'est aussi un moyen de "fidéliser" le client ou de lui revendre 5 fois le même livre... bref que les DRMs c'est de la balle.

Du coup, là où notre "chaine du livre" maison  a trouvé, et presque dans sa globalité adopté, le compromis du marquage,  de l'autre coté, ils font du blanc ou du noir.

Alors, la FNAC old-school, elle faisait (bon-an mal-an) du marquage, mais comme nos gros éditeurs leur donnaient rien à vendre et que le FNACBook c'était une daube, ça n'a pas marché. Et il faut dire que le public n'était pas encore tout à fait prêt. Et l'arrivée de Kobo en partenaire FNAC, c'est l'arrivée d'un Américain, qui sait faire du marketing, du matériel, mais ne sait pas faire de marquage, et après tout n'en a rien à faire.

Pareil, Amazon, ils ont certes défoncé la porte du marché numérique, et fait enfin rentrer le public avec eux, entrainant enfin dans leur sillon les éditeurs, mais ils ne savent pas faire le marquage, et ils s'en contrebalancent pas mal aussi.


D'un autre coté, nos petits français, Immateriel, Feedbooks, Bookeen, et bien, le marquage, ils savent faire. Pour certains (Immateriel par exemple), le multi-format aussi.

Mobilisons nous ! 

Alors, pour le coup, acheter Français, chez un e-libraire Français, ce n'est pas un acte de protectionnisme, mais surtout un acte de soutien à ceux qui ont tout compris !
Et tant pis pour le coté pratique de l'éco-système fermé d'Amazon ou Kobo.

La réponse à donner à ces gros acteurs américains ? Éduquons nos lecteurs, auteurs, éditeurs, libraires, blogueurs, qu'ils soient français ou étranger, pour qu'ils refusent (clients) ou renoncent (auteurs, éditeurs) aux  DRMs, quitte à faire le compromis du marquage.
Bref, éduquons les mastodontes américains, montrons leur que ce n'est pas parce qu'ils sont partis en avance qu'ils ont raison sur tous les points.


Remarques : Il y a encore des trucs qui me dérangent quand même :
- Pourquoi pas d'affichage des DRMs chez Amazon.fr .it .es ?
- Le marquage, c'est bien, sauf quand c'est envahissant ! Je pense que si ce n'était "visible" au lecteur qu'en un endroit unique (quitte à être planqué discrètement dans le code à plein d'autres endroits), ce serait suffisant pour expliciter le coté "personnel" du livre, sans pour autant nuire à l'immersion dans la lecture comme ce que je vois sur certains livres en début./fin de chapitre.

6 comments:

  1. Très juste.
    Mais les auteurs n ont pas le loisir de renoncer aux drm. On lui oppose politique de groupe, impossibilité etc
    plus simple de ne pas signer les droits numériques, c'est dire...
    Donc éducation des éditeurs mais ça prendra du temps
    martin

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  2. Merci Martin pour ton commentaire !
    Oui, je pense que si dans certains cas, c'est imposé par les éditeurs, mais dans d'autre c'est peut être pas l'auteur, auquel cas ça forcerait l'éditeur à gérer auteur par auteur, voire titre par titre ... J'te raconte pas le bordel.

    Moralité, faut éduquer l'ensemble.

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  3. Bonne suggestion, le marquage discret. Par exemple aux extrémités du livre seulement, et non pas à chaque fin de fichier, où ça peut foutre le cayon dans la mise en forme, parfois. Le jour où un distributeur propose cette solution, ce sera le bonheur tout bleu pour les lecteurs, et donc pour les auteurs.

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  4. Oui, il faudrait demander à Immateriel de faire ce type de marquage. Je croyais que c'était ce qui était fait pour Bragelonne, mais il semblerait que ce soit du tout invisible actuellement. Dommage

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  5. Hmmm... Un peu (beaucoup) de faux dans ce billet.
    Parmi les premiers éditeurs à avoir fait de l'ebook, on trouve baen ( http://www.baenebooks.com/ ), éditeur ricain à la politique simple : pas de DRM et pas de tatouage...
    De plus Baen pratique des prix très bas pour la version numérique (de 3 à 6$) dès la parution du livre papier. Il propose une offre groupée chaque mois (18$ pour 8 livres dont 4 nouvellement parus) ainsi que des versions eARC à 15$ pour les mordus impatient (version non corrigée mais des mois en avance de la parution).
    Baen a également depuis longtemps proposé des livres gratuits (on peut payer si on le souhaite) avec la free library ( http://www.baen.com/library/intro.asp ).

    Et tous les livres sont proposés en PDF, mobi, epub, rtf, txt, html...

    Etrangement avec une telle politique menée depuis 1999, Baen est toujours en vie et fort rarement piraté !

    Il y a beaucoup d'autres exemples américains et nos gros éditeurs sont tous repliés autour du paradigme DRM. Je dirais plutôt que Amazon essaie de nous faire avaler des couleuvres : non affichage du status de protection des ebooks, non prise en charge du tatouage (parce qu'Amazon est une petite boîte qui n'a pas les moyens)... dans l'espoir de s'accaparer un marché de masse de l'ebook presque vierge en France avec des clients captif de l'univers Kindle.

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    1. Désolé Jedaï de ne pas avoir vu votre réponse plus tôt : Je connais bien Baen, (pour preuve ce billet : http://readingandraytracing.blogspot.com/2010/10/la-decouverte-de-la-lecture.html) mais pour moi, Baen fait partie de l'élite, de l'exception. Lorsque je parle des Mastodontes Américains, il s'agissait des "Big 6" , d'Amazon, Apple et B&N ...

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