Friday, September 7, 2012

Détaillants de livres, mais grossistes en DRMs

La semaine dernière, je posais la question "Qui demande les DRMs". Je n'ai pas vraiment eu de réponse, mais elle était plus rhétorique qu'autre chose. Je constatais surtout que ceux qui ne voulaient pas de DRMs s'en trouvaient affublés, malgré eux, et supposait qu'il s'agissait de la volonté de quelques uns qui s'imposait aux autres.

Mais en fait, ce n'est pas forcément le cas... Cette après-midi, un éditeur (Au Diable Vauvert), passant par un distributeur, a eu la mauvaise surprise de trouver ses livres (sans DRMs normalement) diffusés chez Kobo/Fnac, avec.
Après discussion, j'ai compris les choses suivantes :
Chez Kobo/Fnac, (et pareil chez Amazon et Apple je crois), l'activation des DRMs sur un livre est fixée au moment de l'inscription de celui-ci en fonction d'une configuration "distributeur". Donc si le distributeur dit "DRMs", tous les nouveaux livres ajoutés par celui-ci seront inscrits en "DRMs". Le distributeur aura beau mettre individuellement sur chaque livre un marqueur métadonnées spécifiant la demande, c'est la configuration "distributeur" qui fait foi.


Et pourquoi le distributeur aurait-il mis sa configuration à DRMs ? Sans doute parce qu'une grosse partie de son catalogue est soit Watermark, soit DRMs, et qu'il leur est plus facile (et sûr) de diminuer la protection d'un nombre minoritaire de livres que de faire l'inverse. Plus facile étant bien entendu relatif...

Seule parade ? Que le distributeur découpe son flux en deux : avec, ou sans DRMs, et inscrive ces deux flux auprès du revendeur. Je suppose que ça a des conséquences techniques non négligeables chez lui, aussi bien pour découper dans un sens, que pour fusionner dans le sens retour.


Si Amazon a les mêmes contraintes (tout ou rien par distributeur), on peut tout de même "féliciter" Kobo/FNAC pour au moins afficher clairement la présence des DRMs.


On peut noter que si le distributeur disait "Marquage/watermarks", on lui répondrait "Comment ? Tu dis quoi ? J'entends rien !"... Et du coup il se trouve dans l'obligation de passer à "DRMs..." pour les livres concernés.

Bref, pour des raisons techniques (et non de choix des uns ou des autres), des livres censés être sans DRMs en sont bardés.

A qui la faute ? C'est sans doute partagé.

Kobo de ne pas mettre à disposition des moyens simples (par exemple métadonnées) de paramétrer au titre par titre les DRMs.
Au distributeur de ne pas s'assurer (ce qui est d'ailleurs de sa responsabilité) d'un bout à l'autre de la chaîne que pour chacun des livres la cohérence entre le choix DRM et ce qui est effectivement vendu...

Mais à vrai dire, je m'en fous.
En tant que client, ce ne sont pas mes affaires qui a mélangé les OGM avec les légumes bios. Ce qui m'importe c'est le résultat.

Alors comme je le disais, Auteurs, Editeurs, Distributeurs, Diffuseurs, E-libraires, on se bouge, on fait ce qu'il faut, et on arrête de piétiner les droits des uns et des autres...

Et pendant ce temps là, y'a Adobe qui continue de rire dans son coin...

2 comments:

  1. Ca, Adobe doit effectivement rouler par terre de rire avec tout ce qui se passe autour des DRM.
    Mais en tout cas, ta conclusion est bonne : en tant que lectrice, je n'aime pas être prise pour un jambon (élevé aux hormones ou en plein air), j'aimerais avoir mon fichier dans des conditions optimales et partout pareil (répétez "je veux et j'exige" en faisant la liaison et très vite d'affilée, c'est rigolo)

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  2. Oui. Pendant ce temps là, Adobe fait casquer tous les renvendeurs... GRRRRR!
    Moi non plus j'aime pas être pris pour un Jambon !

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