Sunday, January 22, 2012

Le mythe des Bestsellers

Encore une fois une traduction d'un billet de Joe Konrath sur l'auto-publication. Pas encore applicable en France, mais qui sait :-)

The Myth of the Bestseller

Nous voulons tous avoir un livre bestseller.
Le monde de l'édition semble souvent concentré sur les bestsellers. Le nombre d'exemplaires vendus d'un livre le fait rentrer dans les listes de bestsellers, ce qui lui apporte encore plus d'attention. Les éditeurs, et auteurs, communiquent autour de leurs gros succès, et les nombres faramineux se reproduisent à l'infini.

Le monde de l'auto-publication semble suivre le même chemin. J'ai été l'une des premières personnes à diffuser mes résultats, et ce mouvement a continué. Je pense que cette transparence va dans le bon sens.

Mais le message est en train de se déformer. J'ai partagé mes résultats pour montrer aux auteurs qu'il était possible de réussir en publiant sur le Kindle.

Si je le fais, ce n'est pas pour montrer combien de livres de plus que vous je vends. Et je n'ai jamais décrété qu'un ebook devait être vendu à plus de X copies avant d'être considéré comme une réussite.

D'après un article récent dans "Publisher's Lunch" (pas de lien car c'est un site payant), 11 auteurs auto-publiés ont atteint la liste du New York Times en 2011. Je n'ai pas lu l'article, alors je ne sais pas s'il est orienté pour dire qu'il s'agisse d'un nombre ahurissant ou plutôt décevant. En réalité, ce n'est ni l'un ni l'autre. Parce que ce nombre n'a aucune signification.

La révolution de l'auto-publication  n'est pas sur le nombre de bestsellers qu'elle produit.

Là où elle est révolutionnaire, c'est sur le fait que les auteurs -- tous les auteurs -- soient capables de faire de l'argent à partir de leur travail sans avoir à traverser toutes les épreuves imposées des Cerbères.

Vous n'avez pas besoin d'atteindre la liste du NYT pour considérer avoir réussi . Vous n'avez pas besoin de faire 100 000 $ en trois semaines pour avoir réussi. Et la signification de cette révolution n'est pas déterminée par les critères de la machine historique de l'édition.

Un auteur n'a pas besoin de vendre 10000 ebooks par jour. Il peut vendre 10000 ebooks par an (seulement 27 par jour) et comme il conserve une proportion importante des royalties, ça peut faire une grosse différence dans son train de vie.

Même 5000 livres par an, à 99 cents, donnent un bonus de 150$ par mois. De l'argent pour payer des factures. Acheter de l'épicerie. Faciliter les choses.

Dans l'édition traditionnelle, si un auteur ne ramenait pas d'argent, on le laissait tomber. Mais nous autres auteurs n'avons pas les même charges qu'un éditeur de NY. Des ventes plus faibles n'impressionnent pas le monde traditionnel, mais qui s'en soucie ? Ils sont surchargés, encombrants, rouillés, inefficaces et sources de gâchis.
Laissons NY essayer de se rester à flots. Pour notre part, nous pouvons nous contenter de bien moins. Nous n'avons pas besoin de faire des Home-Runs comme NY. Il nous suffit de réussir plein de balles moyennes pour nous en sortir correctement.

Les bestsellers ont toujours été des exceptions. Ce qui est important c'est la midlist, et combien d'auteurs peuvent être payés. Et actuellement, bien plus d'auteurs sont payés pour leurs écrits qu'à tout autre moment de l'histoire. C'est carrément ahurissant. Et cette histoire là est bien plus importante que celle des 11 auteurs qui sont rentrés dans la liste du NYT.
Qu'on ne me méprenne pas. Je suis ravi pour ces 11 auteurs.

Je suis également ravi de mon propre succès.

Mais je suis particulièrement ravi pour ces milliers d'auteurs qui arrivent à boucler leurs fins de mois parce qu'ils ont réussi à atteindre leur but et auto-publier leurs ebooks.

Tout auteur qui met de la nourriture sur sa table grâce à son écriture est un auteur qui réussit. Qu'importe si c'est un hamburger et du fromage ou du caviar et du champagne. Prendre sa carrière dans ses mains, y mettre tous ses efforts et faire de son mieux, lutter pour mieux faire... c'est le Rêve Américain ! 

Les Bestsellers ? Aux chiottes les bestsellers.

Ne laissez ni moi, ni le NYT, ni les pousse-papier de l'édition traditionnelle vous faire sentir inadéquats parce que vous n'êtes pas encore millionnaires.
Vous faites partie d'une révolution qui va changer la manière dont le monde entier lit.

Vos ebooks vont continuer à vous faire gagner de l'argent, pour toujours.
Soyez fiers de vous ! Vous avez réussi.

2 comments:

  1. Très "américain" comme poste (optimiste, gai, un peu "illuminé" sur les bords ;) )
    J'aime bien l'état d'esprit cependant : à quoi bon être jaloux ? Il y a de la place pour beaucoup de monde parce qu'un lecteur ne se contentera pas d'un seul auteur et que s'il aime lire, il voudra lire encore plus...
    L'important c'est de gagner sa vie, pas de faire des millions (bon après je cracherais pas sur 100.000$ là maintenant, ça ferait un bel apport pour un logement un peu plus grand XD )

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  2. Oh oui Paumadou. Tu peux même aller jusqu'à dire "Allumé". Il est en ce moment dans une expérience (pour encore quelques jours) de régime sans rien sauf de la bière et de l'eau... Pas au sommet de sa forme ;-) mais ça fait un petit billet sympatoche à traduire.

    Mais oui, l'important c'est de gagner sa vie, pas nécessairement de "battre" les autres.

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